C’est LE blockbuster vidéoludique du moment, sorti exclusivement sur PS4 : Days Gone, développé par Bend Studio pour Sony, offre une plongée glaçante dans un monde post-apocalyptique. Malgré une histoire trop confuse, le jeu parvient à accrocher grâce à un mélange inattendu de survie, de stratégie et de massacres jouissifs (Days Gone est interdit aux moins de 18 ans).
Une histoire et un héros faiblards
L'histoire de Days Gone prend place dans un futur proche, alors qu'une pandémie a tué une grande partie de la population et transformé des millions d’humains en mutants stupides mais extrêmement agressifs, sorte de zombies capables de courir. Dans cet enfer, on incarne Deacon Saint-John, un biker qui tente de survivre dans les forêts et les montagnes de l’Oregon. Pas évident, sachant que lesdites forêts et montagnes sont infestées de mutants mais aussi de sectes psychopathes et de survivants paranoïaques. Pour les cinéphiles, Days Gone s’inspire autant de The Walking Dead que de World War Z et Je suis une légende.
Évacuons d'abord les points faibles et les scories qui minent quelque peu Days Gone, à commencer par le scénario, beaucoup trop décousu. Les développeurs ont opté pour un jeu en monde ouvert avec des "scénarios". Chaque mission accomplie fait avancer différents scénarios. Une construction originale mais finalement ratée : on perd très vite le fil de l'intrigue pour se privilégier l'errance dans le monde luxuriant de Days Gone et pour se contenter de réaliser les différentes tâches qui incombent à Deacon (éradication de nids, exploration de ruines, recherche de ressources…).
Cela pourrait passer si le motard à casquette était attachant. Mais il est bien trop monolithique pour qu'on s'y attache réellement. Les scénaristes tentent bien d'insuffler de la vie dans leur héros à travers une série de flash-backs racontant sa vie de couple avant l'apocalypse, mais ces scénettes se perdent dans la confusion de l'histoire et se révèlent même assez pénibles. Finalement, on aurait préféré que Sony assume d'avoir un héros solitaire et réellement mélancolique.
Une bonne dose de frissons
Mais, soyons honnête, on ne joue pas à un jeu de zombies pour ses personnages ou son histoire, mais pour… ses zombies. Sur ce point, Days Gone est plus que généreux (même si, on l'a dit, ce sont plutôt des mutants). Le jeu vaut vraiment pour son ambiance à vous donner la chair de poule. Le monde ouvert, dans lequel on se balade librement sur sa moto, regorge de créatures qui n'attendent que de vous étriper. Il faut sans cesse être sur le qui-vive pour ne pas se faire surprendre par un mutant. Voire par une Horde, un regroupement d’une centaine de créatures, qui se déplace comme une seule et peut vous poursuivre sans relâche. Les affrontements contre les Hordes sont juste glaçants.
Les frissons que procurent Days Gone sont renforcés par l’aspect survie du jeu. On est plongé dans un monde en ruines donc, logiquement, les ressources sont très limitées. Il faut tout fabriquer soi-même, des bandages aux armes. Les premiers sont donc à utiliser avec parcimonie, sous peine de se retrouver à court en plein combat, et les secondes s'usent très vite à force de les utiliser pour casser le crâne des mutants. Il faut donc toujours garder un œil sur son stock pour ne pas courir le risque de lancer une mission sans être suffisamment équipé pour arriver au bout.
La survie est réellement un élément à part entière du jeu. Par exemple, l’essence est une denrée rare et on se retrouve souvent en panne sèche à la recherche d’un bidon, à la merci des mutants et des psychopathes. Impossible donc d'enchaîner les missions à vitesse grand V, il est impératif d'explorer et de mémoriser le monde, relativement grand qui plus est, de Days Gone. La profusion d'ennemis et les obligations de survie obligent à vraiment réfléchir à toutes ses actions, tous ses déplacements. Finalement, Days Gone se révèle moins bourrin qu’il n’en a l’air et bien plus subtil que le jeu de zombies de base.