Chaque année, le 20 juillet est un jour de célébration pour tous les passionnés d’échecs. C’est la journée internationale de la discipline et ce depuis 1966. Néanmoins, il aura fallu attendre le 12 décembre 2019 pour que l’Organisation des Nations unies inscrive officiellement la date au calendrier. L’objectif est de louer les mérites de ce jeu, qui, selon elle, apporte tolérance et respect mutuel. En ce jour de fête, sur Europe 1 on pose trois questions pour vous faire découvrir les bienfaits de ce sport auquel 700 millions de personnes dans le monde s’adonne fièrement tous les ans.
Les échecs sont-ils un sport ?
700.000.000, c’est le nombre de joueurs dans le monde qui viennent s’affronter autour de l’échiquier chaque année, soit 10% de la population mondiale. Un chiffre non négligeable. Et même la crise du coronavirus n’a pas arrêté les joueurs les plus farouches. Durant le confinement, les tournois et cours en ligne se sont multipliés, fédérant plus de 50 millions de joueurs durant la période. Pourtant, les règles ne sont pas si simples pour ceux qui ne sont pas encore initiés.
Ainsi, cette discipline nécessite concentration et rigueur. Et aujourd’hui ce jeu est reconnu comme un véritable sport. Pour le président de la Fédération française des échecs, Bachar Kouatly, cela va de soi : "C’est un sport. A parti du moment où vous rentrez en compétition que vous vous mettez en condition, que vous pratiquez également une activité physique intense pour pouvoir vous concentrez pendant des heures, vous êtes dans une discipline sportive. Par exemple, Anatoli Karpov, célèbre joueur d’échecs, avait d’ailleurs perdu trois kilogrammes".
Pourquoi l’ONU a officialisé la journée mondiale du jeu d’échecs ?
Un jeu mais aussi et surtout une leçon de vie. Et c’est bien pour cette raison que l’Organisation des Nations unies a officialisé la journée mondiale du jeu d’échecs. L’occasion de reconnaitre les biens faits de ce sport cérébral. Car, en effet, tolérance, respect de l’autre et patience sont les valeurs que prônent les joueurs qui s’y adonnent. Et l’ONU souhaite même universaliser cette discipline accessible autant aux hommes qu'aux femmes.
"Une expérience a été réalisée en Afrique : on a appris à jouer aux échecs à des enfants, des garçons et des filles. Les filles qui battaient les garçons c’était quelque chose de très important. Car la première leçon dans une partie d’échecs c’est la défaite. Quand on apprend à perdre, on apprend que l’on n’est pas seul dans ce monde, on apprend qu’on est avec les autres. C’est une promotion de l’égalité, de la possibilité. Les femmes dans toutes les cultures peuvent, de plus en plus, pratiquer cela", explique Bachar Kouatly au micro d’Europe 1.
Les échecs, un jeu élitiste ?
Pour se rendre compte de cette atmosphère où les notions de respect et de tolérance font lois, direction le jardin du Luxembourg, en plein centre de Paris où quelques passionnés d’échecs se retrouvent régulièrement. Et la convivialité est au rendez-vous. Autour des échiquiers, des hommes et des femmes, de tous âges et de tous rangs sociaux viennent s’adonner à leur jeu préféré. Les minutes passent et les parties s’enchaînent. Gagnant ou perdant, le sourire est toujours là.
"Quel que soit les milieux sociaux, quel que soit ce qu’on a pu faire ou pas, il y a de tout ici. Il y a des retraités, des chômeurs, des gens qui sont en vacances. Des personnes qui ont juste besoin d’un endroit pour se retrouver", déclare Raphaëlle une joueuse qui se réjouit d’appartenir à une vraie communauté au micro d’Europe 1.
Et cette convivialité assumée, favorise la tolérance. C’est bien ce qui a attiré Gaëtan, jeune joueur de 28 ans : "Les gens pensent que c’est un jeu très élitiste, alors que pas du tout. Les règles sont les même pour tout le monde. C’est un jeu qui met en avant la patience, l’égalité. Il faut être capable de mener un combat de longue haleine, de durer, d’être vigilant. Il met en avant les compétences pures avant la culture ou autre".
Tous espèrent un jour voir le jeu d’échec inscrit comme option obligatoire à l’école pour, d’une part initier les plus petit à cette discipline riche en valeurs et d’autre part ouvrir ce sport cérébral aux filles encore peu nombreuses à le pratiquer. Car en effet, parmi les 30 passionnés dans le jardin, les femmes manquent à l’appel : seulement 2 femmes sont venues jouer.