La découverte du coronavirus le 31 décembre
En décembre 209, il s'est cassé les côtes et a dû se rendre à l'hôpital de Wuhan. "J'ai vu plein d'hommes masqués et surtout un médecin chinois francophone qui n'était pas content de me voir", raconte-t-il, interrogé par l'attitude du personnel hospitalier. "Le 31 décembre, par des réseaux alternatifs, j'ai appris qu'il y avait une épidémie à Wuhan mais de manière complètement officieuse, parce que les chiffres étaient bloqués", relate-t-il. "J'avais vraiment l'impression de vivre dans Blade Runner remixé avec Contagion", glisse-t-il.
"J'avais l'impression d'être pris pour un fou quand je parlais de l'épidémie"
Quelques jours avant le confinement de Wuhan fin janvier, Alexandre Labruffe a décidé de quitter la Chine pour se rendre à un festival littéraire en France. À ce moment-là, l'Hexagone est très loin d’avoir pris conscience de la situation. "Enfin, je pouvais sortir sans masque et j'avais l'impression d'être pris pour un fou quand je parlais de l'épidémie, du moins au début", explique-t-il.
De là lui est venu l'idée de Un hiver à Wuhan, publié chez Verticales ce jeudi, qui revient sur les premières semaines d'une crise sanitaire mondiale. Un récit halluciné qui porte un regard documentaire sur le fil des événements. Alexandre Labruffe alterne les souvenirs de ses séjours sur place : de 1996 à l'automne 2019 et recense les micro-apocalypses qui "fondent le miracle économique de la Chine depuis deux décennies et devient le témoin halluciné d'une crise sanitaire révélant sa nature libérale-totalitaire", précise la quatrième de couverture.