"Oasis, la revanche des ploucs". C'est le titre d'un livre paru jeudi dernier. Et ce n'est pas péjoratif. Car les frères Gallagher ont toujours revendiqué leur appartenance à la classe populaire, eux qui ont grandi dans un milieu modeste. On se moquait de leur accent pas suffisamment chic à leurs débuts. Aujourd'hui, évidemment, la roue a bien tourné, puisqu'ils ont rencontré le succès pendant vingt ans avec Oasis, dissous en 2009 après une dispute entre les deux frères.
"Ils ont grandi avec un pouvoir politique qui leur disait ‘Vous ne comptez pas’"
"La vie des frères Gallagher, elle n'aurait jamais dû être ce qu'elle était", souligne Nico Prat, co-auteur du livre, avec Benjamin Durand. "C’est la vie de deux petits délinquants dans un Manchester plutôt pauvre, en tout cas prolétaire. Et ça les a encouragés à devenir des icônes pour les gens comme eux."
Et dans l’ouvrage, Nico Prat rappelle que Noël et Liam Gallagher ont grandi sur la politique libérale de Margaret Thatcher, et que leur groupe, né à la fin de son ère, chante l'espoir d'une jeunesse jusqu'alors désenchantée, à la recherche de sa liberté. "Ils ont grandi avec un pouvoir politique qui, au fil des décisions, leur disait ‘Vous ne comptez pas’", rappelle l’auteur.
60 millions d’albums vendus
"Eux-mêmes le disent : ‘on nous prenait pour des ploucs et regardez où on est arrivés, les plouc d'hier. Ces gens pas très beaux, pas très aimables que vous ne regardiez même pas dans la rue. Finalement, quelques années plus tard, vous faites la queue pour acheter leur disque", poursuit Nico Prat.
Ces ploucs, comme il dit, nés en banlieue de Manchester, d'un père ouvrier violent et d'une mère courage qui s'en échappe, ont malgré tout vendu 60 millions d'albums dans le monde.