Un tandem formé de l'ex-patronne d'Arte et du CNC, Véronique Cayla, et du cinéaste Éric Toledano sera l'unique candidat à la présidence des César. C'est ce qu'a indiqué lundi à l'AFP la présidente par intérim de cette institution phare du cinéma français, en crise depuis près d'un an. Ces deux personnalités sont "très respectées" dans le milieu du cinéma et "très différentes", a souligné Margaret Menegoz, qui confirmait une information du Figaro.
Une élection en ligne
Véronique Cayla, 70 ans, a occupé de hauts postes de direction dans le milieu de la télévision et du cinéma (à la tête du Centre national du cinéma, puis d'Arte, qu'elle a quittée cet été). Éric Toledano, 49 ans, est un cinéaste auteur de films à succès, réalisés avec Olivier Nakache, dont Intouchables, Le sens de la fête ou Hors normes.
Leur élection est quasiment assurée puisqu'ils sont les seuls candidats. L'assemblée générale, qui vient d'être renouvelée pour tenter de répondre aux critiques d'opacité et d'entre-soi, se tiendra en ligne. Aucun quorum n'est requis pour l'élection de la nouvelle présidence.
Cataclysme en février dernier
L'Académie des César était présidée depuis 2003 par le producteur Alain Terzian. Il avait démissionné, ainsi que toute l'ancienne direction, en février. L'institution, qui décerne chaque année les plus prestigieux prix du cinéma français, était alors en pleine tempête. La crise avait culminé quelques jours plus tard lorsque Roman Polanski, visé par des accusations de viol, avait remporté le César du meilleur réalisateur pour son film J'accuse.
Le cinéaste n'était pas présent lors de la cérémonie pour recevoir son prix, mais le départ fracassant de l'actrice Adèle Haenel avait marqué la soirée. La semaine dernière, Polanski a annoncé qu'il n'assisterait pas à l'assemblée générale de mardi. Le réalisateur continue d'en faire partie, au grand dam des féministes, en qualité de "membre historique".