Après les scénaristes, les acteurs américains se mettent en grève. Si cette double grève est pour le moins exceptionnelle, car la dernière remonte à 1960, les revendications des grévistes sont semblables à celles d'autres professions : ne pas être remplacés par des robots.
Pour le premier jour de grève ce vendredi, les acteurs étaient venus en force pour manifester devant les studios. Sous un soleil de plomb, ils étaient plusieurs milliers à défiler, pancartes à la main, devant Netflix, Paramount ou bien encore Universal. L'ambiance était assez familiale et beaucoup avaient amené leurs enfants ou leur chien, mais tous avaient en tête les enjeux, comme l'explique Ian McQuown, acteur de séries télé. "C'est une crise existentielle pour toute l'industrie créative. Nous sommes au bord du gouffre avec une majorité d'entre nous qui ne pourra plus faire ce métier", déplore-t-il.
"Il y a des gens très riches, mais la majorité se bat pour survivre"
La revendication principale porte sur la redistribution des droits de diffusion. Ils se sont réduits comme peau de chagrin avec l'arrivée des streamers, alors que de nombreux acteurs en ont besoin pour survivre. C'est ce qu'affirme Felicia Day, qui est à la fois actrice et scénariste. "C'est très dur d'être acteur et scénariste. Vous travaillez beaucoup sans être payé pour avoir deux ou trois emplois par an. Il y a des gens très riches, mais la majorité se bat pour survivre", regrette-t-elle. "La plupart des acteurs ne gagnent même pas assez pour avoir une assurance maladie."
Et tous ces acteurs sont déterminés à aller jusqu'au bout d'une grève qui s'annonce longue et coûteuse.