L'écrivain Yann Moix est l'auteur et non la victime de la plupart des sévices qu'il décrit dans son roman Orléans, affirme dimanche son frère, dans une lettre ouverte publiée par Le Parisien.
"Ma vie d'enfant battu"
"Il sacrifie la réalité sur l'autel de ses ambitions littéraires", estime Alexandre Moix, refusant que son frère se dresse "comme le porte-flambeau de la cause des enfants malheureux" alors que, selon lui "il se moque éperdument" de la souffrance des autres. Orléans (Grasset), en librairie depuis mercredi, raconte l'enfance malheureuse du romancier et cinéaste, marquée selon lui par la maltraitance de son père. Des violences décrites dans le détail lors d'une interview à "Sept à huit" diffusée sur TF1 dimanche dernier et intitulée Ma vie d'enfant battu.
Une version déjà qualifiée de "pure affabulation" par son père José, qui évoque une éducation "stricte" mais nie les violences dont l'accuse son fils aîné, aujourd'hui âgé de 51 ans. "J'ai subi vingt ans durant des sévices et des humiliations d'une rare violence de sa part. Ceux-là mêmes qu'il décrit dans son roman, en les prêtant à nos parents", affirme pour sa part Alexandre Moix, de quatre ans le cadet de Yann. "Tentative de défenestration du premier étage et de noyade dans la cuvette des toilettes quand j'avais 2 ans, passages à tabac récurrents dès que nos parents s'absentaient, destruction systématique de mes nouveaux jouets", cite-t-il notamment.
Des "sévices bien réels"
"Ma mère me poursuivait dans la cuisine avec un couteau de boucher", affirme Yann ? C'est lui qui, adolescent, "me pourchassa (...) avec un énorme couteau de cuisine en hurlant - prêt à me tuer - qu'il allait me 'saigner comme un goret'", réplique Alexandre. "Les corrections qu'il écopait de mon père (...) faisaient suite aux sévices, eux bien réels, qu'il m'infligeait", assure-t-il encore.
Alexandre Moix, également écrivain et réalisateur, affirme par ailleurs que son frère a tout fait pour empêcher la parution de son premier roman et pour lui nuire dans le milieu de cinéma.