Zahia Dehar, actrice principale d'un film ? Lorsque l'information a fuité, la presse était dubitative. Mais dans Une fille facile, de Rebecca Zlotowski, en salles mercredi, l'ex-escort girl, propulsée sur la scène médiatique en 2009 pour une affaire de mœurs impliquant plusieurs footballeurs dont Franck Ribéry, est plus que convaincante.
"Résister aux restrictions et aux attentes de cette société"
Après quelques minutes enfoncé dans son siège, le visage et le jeu de Zahia sur grand écran nous irradie. Elle est juste, sobre, avec son phrasé si particulier. Et son personnage, celui d'une jeune fille qui passe un été à coucher avec un riche collectionneur en échange de cadeaux nous questionne : et si finalement c'était ça, la liberté ultime ? Disposer de son corps, coucher pour son plaisir, avec qui l'on veut, en échange de ce que l'on veut, en se moquant du qu'en dira-t-on ?
"J'ai toujours été attirée par ce genre de femmes totalement libres, et qui résistent aux restrictions et aux attentes de cette société", confirme la jeune actrice au micro d'Europe 1.
"Aucun gros mot, une espèce d'élégance"
Depuis le scandale, il y a dix ans, Zahia avait déjà été choisie comme égérie par Karl Lagerfeld, avant de jouer un tout petit rôle dans un film de Marilou Berry. Pour franchir un nouveau cap au cinéma, elle a écrit à Rebecca Zlotovsky... sur Instagram, parvenant à lui donner envie d'écrire une histoire en lien avec son passé médiatique.
"Quand elle m'a envoyé ce petit signe, j'ai regardé ce qu'elle mettait en scène d'elle-même, parce que c'est ça le réseau social, et j'ai été bouleversée par sa manière de parler", raconte la réalisatrice. "Un peu années 60, aucun gros mot, une espèce d'élégance qui m'a immédiatement projetée dans l'imaginaire d'Eric Rohmer..."
Alors, après avoir longtemps rêvé de devenir pilote d'avion, Zahia envisage aujourd'hui de poursuivre une carrière dans le cinéma. Elle cite comme référence les films de Luis Buñuel et Roman Polanski.