Le gouvernement tente de réagir en urgence après la nouvelle (forte) hausse du chômage en avril. Un peu plus de 26.000 personnes ont en effet franchi les portes de Pôle emploi le mois dernier, soit 0,7% de plus qu'en mars, la hausse la plus importante depuis novembre. La hausse a conduit le ministre du Travail, François Rebsamen, à faire une annonce dès lundi soir : 100.000 contrats aidés supplémentaires vont être financés cette année, en plus des 450.000 qui existent déjà.
"Ça me permet d'exister". Les contrats aidés, ce sont ces emplois à durée déterminée financés par l'Etat, dans la fonction publique, une association ou un club de sport par exemple. Ils ont un avantage : ils permettent de créer ou de sauvegarder de l'emploi tout de suite. L'effet est donc immédiat. "C'était urgent, il fallait que je travaille. J'ai l'impression de revivre, c'est un espoir. Ce contrat aidé m'a permis d'exister, de sortir d'un trou noir et de voir autre chose que des factures", témoigne ainsi au micro d'Europe 1 Françoise, 43 ans, qui a pu retrouver un emploi après quatre ans de chômage.
Limiter la casse. Mais on ne peut pas dire que cela va faire baisser d'un coup le chômage : ces contrats ont surtout vocation à limiter la casse. L'économie ne créant toujours pas d'emplois, les personnes déjà en contrat aidés risquent de voir leurs contrats s'arrêter sans possibilité d'embauche derrière. Ils risquent donc de venir gonfler les rangs déjà bien chargés de Pôle emploi. Et c'est là la principale raison de cette mesure d'urgence annoncée par François Rebsamen.
Ces emplois représentent souvent un ballon d'oxygène pour les chômeurs longue durée et les personnes sorties du système. Mais ils sont aussi très coûteux pour l'Etat : cette année environ 3,5 milliards seront dépensés pour financer le dispositif. Chaque emploi va donc coûter près de 7.000 euros à l'Etat.