Alors qu'une partie des consommateurs essayent de privilégier les productions françaises lors de leurs achats, voilà une arnaque bien malvenue. Selon une révélation du Parisien dévoilée lundi, 12% des kiwis estampillés "français" vendus depuis trois ans dans l'Hexagone sont en fait... italiens.
15.000 tonnes écoulées. Le pot aux roses a été découvert par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ainsi, 15.000 tonnes du petit fruit vert ont été vendues en France tout en trompant les clients sur son origine.
Les soupçons des producteurs français. Tout a commencé il y a une année quand des producteurs français de kiwis ont alerté la DGCCRF. Alors que la France ne produit que 45.000 tonnes de ce fruit par an contre 400.000 tonnes en Italie, ils étaient étonnés de voir en fin de saison (mars-avril) débarquer sur les marchés une nouvelle vague de kiwis tricolores.
Des produits phytosanitaires suspects. Alertés, les gendarmes de la consommation ont fait le lien avec des relevés anormaux : ils avaient constaté la présence sur des kiwis estampillés "France" de produits phytosanitaires pourtant interdits dans le territoire. En remontant les filières, ils sont tombés sur sept entreprises qui, grâce à des montages complexes, vendaient des kiwis italiens en les faisant passer pour français.
De juteux bénéfices. L'intérêt était évidemment financier, le kiwi tricolore se vendant environ 0,70 centimes contre 0,50 pour son confrère du sud. De quoi se faire donc un juteux bénéfice, ce dernier a été estimé à six millions d'euros. Les entreprises incriminées risquent bientôt de s'en mordre les doigts puisque la peine encourue est de deux ans de prison maximum et 300.000 euros d'amende.
Alerter la Répression des fraudes, bientôt possible via mobile
En 2018, 128.500 manquements et infractions ont été constatés, un chiffre en hausse de 2% comparé à l'année précédente, pour un nombre de vérifications en léger recul (-2%) à 543.000, selon des chiffres publiés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et la répression des fraudes (DGCCRF). Et le consommateur sera bientôt mis à contribution via "Signal Conso", une petite application en ligne, qui lui permettra, "lorsqu'il est dans le magasin, de prendre en photo une date limite de consommation dépassée, et très facilement, avec un formulaire, nous le signaler", a expliqué Virginie Beaumenier, directrice générale de la DGCCRF.
Signal Conso permettra à la DGCCRF de "mieux cibler ses contrôles, en fonction de la réactivité des professionnels" et de prendre "les injonctions voire les sanctions nécessaires" en cas de nombreux signalements "sur un même magasin par exemple", a indiqué Virginie Beaumenier.
Une première expérimentation, menée dans la région Centre-Val de Loire fin 2018, sera étendue à la région Auvergne Rhône-Alpes "dans les prochaines semaines", pour une application à l'ensemble du territoire "fin 2019 ou en 2020".