Dans cette séquence budgétaire, il y aura dans les prochains jours la très sensible question des retraites au programme de l’examen du PLFSS. Certains députés s’opposent farouchement au décalage de six mois de la revalorisation des pensions. D’autres, encore, veulent profiter des débats à l’Assemblée pour remettre sur la table l’abrogation de la réforme des retraites. Notamment le NFP et le RN. Mais, au moment où le gouvernement cherche désespérément des économies, cette décision aurait des conséquences désastreuses sur les finances publiques.
S'inspirer de l'Allemagne
Annuler la dernière réforme coûterait entre 3 et 4 milliards d’euros à l’Etat dès l’année prochaine. Et même près de 16 milliards d’euros en 2032 selon la Caisse nationale d’Assurance Vieillesse. Quasiment quatre fois plus que le budget de la Culture. Autrement dit, la France n’a pas intérêt à revenir sur l’âge de départ à la retraite. Au contraire, elle devrait plutôt s’inspirer de pays comme l’Allemagne, assure Emmanuel Grimaud, fondateur de Maximis retraite. "On sait depuis très longtemps qu’il faut allonger la durée d’activité en France. Si on avait le même taux d’emploi que nos voisins européens, ça rapporterait entre 100 et 120 milliards d’euros par an aux finances publiques", explique-t-il au micro d'Europe 1.
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Surtout que faire machine arrière sur les retraites aurait des conséquences, par ricochet, sur d’autres branches de notre système social. "Ce qu’on oublie souvent, c’est de dire que lorsque les caisses de retraites gagnent un milliard d’euros parce que le nombre de personnes en activité est plus élevé, les autres régimes sociaux, assurance maladie ou encore accidents du travail, encaissent 1 milliard et demi de cotisations.
Donc il y a également l’écart sur les autres comptes sociaux et l’activité économique en général", insiste Emmanuel Grimaud. Le Rassemblement National fait le pari qu’avancer l’âge de départ à la retraite permettra d’augmenter le taux d’activité, sauf qu’aucune étude ne l’a attesté à ce jour.