2014 : le déficit public moins élevé que prévu, à 4%

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avec et Emmanuel Duteil , modifié à
MISE A JOUR - Le déficit public pour 2014 sera de 4%, contre une prévision initiale de 4,4%.

Rappelée à l'ordre par la Commission européenne pour un déficit plus élevé que prévu, la France n'a en fait pas été un si mauvais élève : le déficit public pour l'année 2014 sera de 4% tout pile, selon des chiffres communiqués jeudi par Bercy et confirmant les informations d'Europe 1. Au départ, le gouvernement prévoyait 4,4%, soit une différence d'environ 8 milliards d'euros. 

"La maîtrise du déficit public en 2014 a ouvert la perspective d’une révision à la baisse du déficit public en 2015, aux alentours de 3,8% du PIB. Le gouvernement est pleinement confiant dans sa capacité à ramener le déficit public sous 3% d’ici 2017, tout en confortant la reprise de l’activité et en finançant ses priorités", a commenté le ministre des Finances, Michel Sapin, dans un communiqué. 

La dette publique a, quant à elle, progressé de 84,4 milliards d'euros l'an passé pour atteindre 2.037,8 milliards d'euros, soit l'équivalent de 95% du PIB, contre 92,3% un an plus tôt.

Les raisons d'une bonne surprise. Parce que les dépenses de l'Etat s'anticipent, le gouvernement boucle chaque année en septembre son budget pour l'année suivante. Sauf qu'entre-temps la conjoncture peut évoluer, c'est pourquoi il n'est pas rare que le chiffre définitif du déficit public soit différent de l'objectif initial. Pour 2014, il y a plusieurs raisons. La France emprunte à des taux historiquement bas, qui n'avaient pas été anticipés. Du coup, ça nous coûte moins cher que prévu de rembourser nos dettes. Les impôts sur le revenu et sur les sociétés sont également rentrés un peu mieux que prévu, tout comme la TVA.

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"Les dépenses de l’Etat ont été conformes aux autorisations votées par le Parlement et ont baissé de 3,3 milliards d’euros par rapport à leur niveau de 2013. Les dépenses de l’assurance maladie ont été un peu inférieures à l’objectif, de 0,3 milliard d’euros, permettant une réduction de 2,2 milliards d’euros du déficit du régime général. Le déficit des collectivités locales se réduit de 4 Mds, à 4,5 Mds d’euros", détaille également le ministère des Finances dans un communiqué. 

Le dossier du déficit public pas pour autant refermé. Si cette mise à jour des prévisions budgétaires est une bonne nouvelle, il n'en demeure pas moins que la France reste un mauvais élève au niveau européen : Paris était censé repasser sous la barre des 3% dès 2013, avant que cette échéance soit repoussée à 2015. Puis une nouvelle fois, censée être la dernière : 2017.

En échange de ces délais supplémentaires à répétition, la Commission européenne s'est montrée plus exigeante : elle a fixé à Paris des objectifs plus élevés de réduction du déficit, comme le montre ce graphique :

"Nous ne dictons pas à la France quel genre de réformes structurelles elle doit entreprendre. C’est à la France elle-même de choisir l’axe de son action. Pour l’instant, ces efforts ne sont pas suffisants. (...) La France choisira elle-même les lignes budgétaires auxquelles elle souhaitera apporter des modifications. C’est une décision de la France", a estimé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, jeudi matin sur Europe 1. 

Ce que ça va changer pour nous. Au final, cette révision à la baisse du déficit ne devrait pas entraîner de révision drastique de la politique économique. Pas de baisse d'impôt supplémentaire à attendre, donc. Mais le gouvernement devrait être en mesure de tenir ses promesses sans hausse soudaine de la fiscalité ni coupes supplémentaires imprévues dans le budget de l'Etat. En clair, elle devrait permettre au gouvernement de tenir ses promesses.

"Le redressement des comptes publics se poursuivra en 2015, dans le respect des priorités du gouvernement, par la maîtrise de la dépense publique", assure Bercy dans un communiqué. "Les baisses de cotisations sociales des entreprises sont effectives depuis le 1er janvier pour poursuivre notre stratégie de soutien à l’emploi et l’activité. La première tranche de l’impôt sur le revenu des ménages a été supprimée. Le plan de lutte contre le terrorisme est financé et s’est déployé au service de la sécurité des Français", se félicite encore le ministère. 

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