2017 s'annonce comme une année record pour le recrutement des cadres. Au total, tous profils et tous secteurs confondus, entre 208.000 et 225.000 cadres devraient être embauchés, soit - dans l'hypothèse haute de la fourchette - une hausse de 10% par rapport à 2016.
De nouveaux profils plus numériques. Depuis 30 ans que l'APEC (Association pour l'emploi des cadres) interroge les entreprises, jamais les prévisions d'embauche de cadres n'avaient été aussi élevées. Le précédent record (un peu plus de 200.000 recrutements) remonte à 2007, juste avant la crise. L'explication ? Les entreprises se montrent désormais plus confiantes. Mais surtout, la numérisation de l'économie les oblige à recruter de nouveaux profils, pour faire face au traitement de données à grande échelle, pour passer au "cloud" ou pour se protéger contre les cyberattaques, par exemple.
Des secteurs en pleine évolution. Dans certains secteurs, comme la banque et l'assurance, le processus est lancé depuis plusieurs années. En revanche, d'autres secteurs n'en sont qu'aux débuts, mais cela devrait prendre de l'ampleur. Dans la construction, par exemple, de nombreux défis innovants sont à relever, autour du bâtiment intelligent notamment. Emmanuel Gravier dirige Réseau Elec, une grosse PME qui emploie 500 personnes à Paris et en province. Cette année, il va embaucher une vingtaine d'ingénieurs. "Aujourd'hui, avec l’évolution technologique, les datas, la performance énergétique, on est contraints d'avoir des gens avec des compétences système, de réseau, de télécoms… Je cherche des gens qui savent s’adapter aux besoins des clients, et en même temps, susciter leurs besoins liés aux usages", décrit Emmanuel Grivier.
Des jeunes cadres avec un peu d'expérience. Toutefois, tous les profils ne vont pas bénéficier de cette embellie. La cible privilégiée des recruteurs, ce sont les jeunes cadres qui ont entre une année et dix années d'expérience. Cela signifie que les jeunes qui sortent d'école sont perçus comme un peu trop tendres et doivent rouler leur bosse avant d'espérer une embauche. Quant aux cadres plus confirmés, ceux qui ont plus de dix ans d'expérience, ils sont plus chers et moins disponibles. Ils intéressent donc moins les entreprises.
Une tendance solide ? Dans l'histoire récente, il existe deux autres périodes de forte hausse des recrutements de cadres, notamment à la fin des années 1990. À l'époque, la France venait de passer à l'euro et l'avènement d'Internet. Tout a plongé à partir de 2001 avec l'explosion de la bulle Internet. Cette fois-ci, la tendance semble plus solide, selon les experts de l'APEC. L'économie se transforme simplement en profondeur et nécessite des compétences de plus en plus pointues.