Un Japonais, un Allemand et un Français. Cela faisait un an que le projet était dans les cartons, a confié le PDG de Renault-Nissan, qui vient de signer un accord de coopération industrielle avec Daimler. "C’est Daimler qui nous a approché", raconte Carlos Ghosn, jeudi sur Europe1. L’Allemand voulait une coopération pour le renouvellement de la Smart. Mais cela n’était pas suffisant pour le patron de Renault.
"Nous leur avons répondu que travailler uniquement sur Smart et Twingo cela ne nous intéressait pas, par contre si nous regardions beaucoup plus loin, beaucoup plus large, on pourrait faire affaire", explique-t-il, soulignant avec optimisme que 2010 "devrait être bien meilleure, et 2011 encore meilleur", que 2009 compte tenu du contexte économique peu porteur l’an dernier.
Du long terme
Le PDG avait annoncé, cette semaine, qu’une nouvelle phase de coopération commencerait dans quatre ou cinq ans. Il précise au micro de Jean-Pierre Elkabbach que cela ne signifie pas une remise en cause de l’alliance avec Daimler.
"A partir du moment où une coopération va se faire sur les moteurs et les transmissions, c’est forcément une coopération de long terme, souligne le PDG, donc nous sommes partis sur le long terme", ajoute-t-i.
Pour Carlos Ghosn, s'il est nécessaire de renforcer les synergies avec Daimler dans quelques années alors "on les regardera" :
Coopérer pour survivre
Face à la stabilité et à la compétitivité du couple Renault-Nissan, Carlos Ghosn dit ne pas croire aux acquisitions d’un constructeur par un autre à l’avenir, "mais je pense que vous allez avoir beaucoup de coopérations stratégiques et des alliances, car aucun constructeur n’a envie de disparaître et de céder son identité", souligne-t-il. L’avenir de l’automobile se jouera donc dans des alliances comme celle que Renault et Daimler viennent de signer. Un accord qui permettra à chacun de réaliser deux milliards d’euros d’économies sur cinq ans.
Les constructeurs vont travailler côte à côte. "Nous avons des projets très concrets sur lesquels nous allons signer des contrats ce mois-ci", explique Carlos Ghosn. "Il y a d’abord la coopération Smart-Twingo, il y aura aussi des échanges de moteurs. Des moteurs Renault seront vendus à Daimler", détaille-t-il, soulignant que d’ici à la fin de l’année 2010, les constructeurs seront en mesure de produire 500.000 voitures électriques.
Un accroissement de la production qui nécessitera une augmentation de la main-d’œuvre en France, notamment. "Il va y avoir des créations d’emplois en France", confie le PDG qui estime la charge d’activité supérieure de 1.200 personnes. Le 30 avril prochain les actionnaires devront nommer le nouveau PDG de Renault-Nissan. Carlos Ghosn, qui achève un premier mandat de quatre ans, se présente à sa propre succession.