Dernier acte d'une longue pièce. Le ministre de l'Economie et de l'Industrie, Emmanuel Macron, a annoncé mercredi avoir autorisé le rachat de l'essentiel des activités énergétiques d'Alstom par l'américain General Electric (GE. Il s'agit d'une approbation nécessaire à la réalisation de l'opération annoncée au printemps.
Créer un "champion français et européen". Emmanuel Macron (...) a accordé aujourd'hui son autorisation à General Electric (GE) pour la réalisation de son projet d'investissement en France avec Alstom et la constitution d'une alliance industrielle entre les deux groupes dans le secteur de l'énergie", indique le ministère dans un communiqué.
Le ministre "s'est assuré, avec vigilance, que les intérêts de l'Etat, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de la France sont pleinement pris en compte dans cette opération", insiste le ministère dans le communiqué. "Le nouveau groupe Alstom, par le biais de cette transaction, disposera de tous les moyens pour développer un champion français et européen dans le secteur des transports", ajoute-t-il.
Une "alliance" plutôt qu'un "rachat". L'Etat français, qui disposait d'un droit de veto dans le dossier, avait donner son accord en juin à une union entre le français Alstom et l'américain General Electrics (GE). L'alliance devrait créer une "coentreprise spécifique française entre la vapeur et le nucléaire", avait alors projeté Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Economie. "Alstom méritait une alliance plutôt qu'un rachat-absorption", s'était-il justifié.
Siemens et Mitsubishi Heavy Industries (MHI) avaient aussi été sur les rangs pour racheter la branche énergie d'Alstom.
Que va apporter GE à Alstom ? Le conglomérat américain GE a mis 12,35 milliards d'euros sur la table pour racheter l'essentiel des activités énergétiques d'Alstom, qui représentent 70% du chiffre d'affaires du groupe français. L'américain avait présenté en juin une offre améliorée, qui comprend la création de trois entreprises. Deux coentreprises à 50-50 : l'une dans les réseaux intelligents et l'autre dans les énergies renouvelables et les réseaux hydrauliques. La troisième coentreprise concernerait les turbines vapeur (nucléaire).
Cerise sur le gâteau, GE a proposé d'installer les sièges des nouvelles coentreprises en France. GE veut aussi céder son activité de signalisation ferroviaire à Alstom pour renforcer le pôle transport du groupe industriel français, selon une source anonyme. Enfin, il a proposé un droit de veto à l'Etat français sur les décisions concernant le nucléaire, dans la co-entreprise avec Alstom.
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