Chypre : la crise de confiance couve

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Sophie Amsili avec Olivier Samain et agences , modifié à
L'Eurogroupe tente de calmer le jeu avant un vote crucial à Chypre sur les dépôts bancaires.

La zone euro tente de calmer le jeu depuis l'annonce, ce week-end, d'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires à Chypre. Samedi, une ponction de 9,9% sur les dépôts supérieurs à 100.000 euros et de 6,75% sur les sommes moindres était annoncée en contrepartie d'un plan d'aide du FMI et de la zone euro. Lundi soir, les bailleurs européens ont toutefois fait un pas en arrière. L'Eurogroupe ne souhaite plus que les dépôts de moins de 100.000 euros soient taxés. Elle laisse la décision finale aux autorités chypriotes.Si Nicosie adoptait un tel remède de cheval, les conséquences se feraient ressentir bien au-delà des frontières chypriotes.

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Un grand risque pour la zone euro. Pour de nombreux observateurs, ce serait un coup porté à la confiance des épargnants dans tous les pays endettés et donc au secteur bancaire tout entier. "Lorsqu'on dépose son argent dans une banque, c'est parce qu'on a confiance et qu'il y a une sécurité", note Serge Maître, secrétaire-général de Association française des usagers des banques (AFUB) au micro d'Europe 1. Il rappelle que "la loi européenne garantit qu'on nous restituera nos fonds au moins jusqu'à 100.000 euros".

Une taxe sur les petits épargnants chypriotes briserait cette règle. "C'est bien le signe que la garantie et la sécurité ne sont plus au rendez-vous", poursuit Serge Maître. "C'est une alarme forte pour tous ceux qui ont des espèces sur des comptes : si le pays va mal, on peut être tenté de ponctionner directement à la source et donc d'augmenter la fiscalité."

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Chypre, une "situation particulière". Invité lundi soir sur Europe 1, le ministre de l'Economie français Pierre Moscovici a néanmoins voulu être rassurant "Il n'y a aucune forme de contagion", a-t-il assuré. "Il y a une spécificité de ce pays. C'est une île, un petit pays, avec un système bancaire qui représente 6 à 7 fois le PIB du pays avec des dépôts qui sont rémunérés à 5 ou 6, avec 55% de dépôts non résidents". La situation était "particulière" et "il était très difficile de faire autrement", justifie le ministre, soulignant que "l'effort à produire était très supérieure au PIB du pays".

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"Si l'on peut faire cela une fois..." Mais l'argument d'une situation exceptionnelle à Chypre ne tient  pas, selon Lars Seier Christensen, patron de la banque danoise Saxo "Bien qu'à la conférence de presse sur le sauvetage, on ait essayé de présenter ceci comme une mesure exceptionnelle, ils n'ont pas non plus exclu des mesures similaires ailleurs." Et de conclure : "Si l'on peut faire cela une fois, on pourra le refaire."