Comment différencier la ville du village ?

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Hormis le chapelet de lieux communs qu’inspire aujourd’hui l’évocation d’un village avec son éloge du mieux-vivre et du retour à la nature, sommes-nous bien sûr que la ville et le village se montrent aussi antagonistes qu’on semble le croire ? Autrement dit, comment faire la différence entre une petite ville et un gros village ? Surtout quand on sait que le vocable ville tire son origine du latin villa, qui désigne… une ferme ! Voilà qui mérite éclaircissements.

Hormis le chapelet de lieux communs qu’inspire aujourd’hui l’évocation d’un village avec son éloge du mieux-vivre et du retour à la nature, sommes-nous bien sûr que la ville et le village se montrent aussi antagonistes qu’on semble le croire ? Autrement dit, comment faire la différence entre une petite ville et un gros village ? Surtout quand on sait que le vocable ville tire son origine du latin villa, qui désigne… une ferme ! Voilà qui mérite éclaircissements.

 

 

Tout commence donc avec le mot villa, une exploitation agricole, une propriété à la campagne, qui a donné en latin médiéval villagium, la ferme, et en vieux français le mot ville au sens de « groupe de maisons ». Et chacun de ces deux mots anciens, villagium et ville, a tracé son propre chemin à travers les âges pour nous donner le village tel que nous l’entendons aujourd’hui d’une part, et la ville constituée d’une agglomération d’habitats organisée par rues d’autre part. Ouf !

 

 

 

 

Une densité variable.

 

En dépit de nombreuses tentatives administratives ou sociologiques pour en fixer la définition, rien ne distingue a priori la ville du village si ce n’est que ce dernier rassemble une population généralement agreste. Car vous m’accorderez que les dimensions ne font rien à l’affaire puisqu’il existe de petites villes bien moins importantes que certains gros villages. Ce n’est donc pas la quantité d’habitations ni le nombre d’indigènes qui qualifient l’agglomération. De toute façon, si un seuil de population existait, il serait forcément variable d’un pays à l’autre, fonction de la densité démographique locale, car on imagine bien que le Canada et le Japon ont fort peu en commun à cet égard.

 

 

 

 

 

La ville.

 

La notion de ville, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’est pas une invention récente car depuis des millénaires les populations s’y sont regroupées pour exercer leurs commerces, au sens large du terme, à savoir les relations entre personnes. Ce que relate fort bien la Bible avec son lot de destructions urbaines et de malheurs qui mènent à la disparition de telle ou telle ville, de Babel à Jérusalem en passant par Jéricho.

 

En considérant bien sûr que ces villes antiques, comme celles d’aujourd’hui, ne comportaient pas, ou peu, de populations agricoles mais des artisans, des commerçants, des prestataires de service en tout genre.

 

 

 

 

Des commerces et de l’artisanat.

 

En effet, il faut comprendre qu’une ville ne pouvait exister qu’à partir du moment où les richesses agricoles étaient telles que le paysan ne faisait plus tout lui-même, abandonnant un système autarcique pour faire appel à des artisans, à des commerçants, qui s’établirent à proximité, créant ainsi un tissu urbain à mesure des besoins locaux. Impliquant alors la création d’établissements administratifs et juridiques, de sécurité pour assurer la défense de la ville et, bien sûr, religieux.

 

 

 

 

 

Des murs d’enceinte.

 

Aux temps anciens, on estimait que la ville se qualifiait par son enceinte, parfois un simple fossé, qui l’interdisait aux métèques, au sens attique du terme, c’est-à-dire les étrangers, et par ses espaces publics et ses bâtiments communautaires. Mais ça n’était pas forcément le cas dans toutes les régions, même si Diderot persiste et signe, dans son encyclopédie, en parlant d’enceinte fermée de murailles qui renferme plusieurs quartiers, des rues, des places publiques et d’autres édifices, ce qui n’est pas sans nous rappeler la notion de ville fortifiée.

 

 

 

 

L’université attractive.

 

Ainsi la ville se distinguait-elle du village par l’ensemble de ces fonctions auxquelles s’ajoutèrent des activités politiques (polis, en grec, c’est la cité) et intellectuelles. A ce propos, Georges Duby raconte à merveille comment Paris s’est peuplé aux XIIe et XIIIe siècles par l’attrait de ses universités. Des villes qui, à l’époque, étaient souvent la résurgence de cités bâties par les Romains, voire aux époques mérovingiennes et carolingiennes quand les invasions barbares obligèrent à la défense urbaine.

 

Des villes qui s’organisaient parfois autour d’une cathédrale, souvent près d’un château, points de refuges pour les communautés avoisinantes, attirant ainsi, au fil des siècles, de plus en plus de populations.

 

 

 

 

Quelles dimensions pour une ville ?

 

Au Moyen-Age, on considérait qu’une ville méritait l’épithète « grande » quand elle comportait dix mille habitants au moins, ce qui n’est pas anecdotique pour l’époque mais semble bien dérisoire quand on sait que cela représente un dixième d’une grande ville actuelle, du moins en France.

 

Aujourd’hui, la ville a évidemment abandonné ses fortifications d’enceinte et se distingue par son importance géographique, démographique, et par ses activités tertiaires, marchandes ou non. Tandis que le village conserve son enracinement rural voire agricole.

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