Le terroriste Amedy Coulibaly aurait-il financé l'achat de ses armes grâce à un emprunt contracté auprès de l'organisme de crédit Cofidis ? C'est ce qu'assure mercredi La Voix du Nord, qui s'est procuré le dossier. Selon le journal, le prêt s'élèverait à 6000 euros, soit la valeur, sur le marché noir, des armes retrouvées sur Coulibaly porte de Vincennes, vendredi.
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Un dossier complet, mais semble-t-il frauduleux. Le prêt aurait été contracté le 4 décembre dernier. Selon le journal, Amedy coulibaly a rendu un dossier complet, avec carte d'identité, facture téléphonique, fiche de paye (avec un salaire en CDI) de 2.978 euros par mois. Un dossier, semble-t-il, monté de toutes pièces : la Voix du Nord a contacté l'entreprise en question et le numéro n'est pas attribué. De fausses fiches de payes, de faux documents… Cela arrive régulièrement, avec des systèmes de plus en plus sophistiqués, selon un organisme de crédit contacté par Europe1. D'autant qu'avec les prêts personnels, rien n'oblige à justifier l'emploi de cet argent.
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"Une méthode facile". "C'est une pratique extrêmement repandue, car c'est une méthode facile pour avoir de l'argent sans remplir des conditions extrêmement restrictives", explique le président du Centre d'analyse du terrorisme, Jean Charles Brisard, contacté par Europe1. "Ca peut être pour financer un déplacement ou une opération terroriste : l'achat d'armes, la logistique l'acheminement de combattants etc.", poursuit le spécialiste. Et le plus souvent, bien sûr, il n'y a jamais aucun remboursement du crédit. C'est en général pour cela que les organismes de crédit ou les banques s'aperçoivent de la supercherie.