L'INFO. Sa discrétion n'aurait d'égale que son ambition. Moins tapageur que Xavier Niel, le fondateur de Free, moins médiatisé que Martin Bouygues, Patrick Drahi, 51 ans, était, jusqu'à il y quelques jours, inconnu du grand public.
L'annonce, samedi, de Vivendi de retenir l'offre Altice - et non celle de Bouygues - en vue de la cession de sa filiale télécoms SFR, offre le coup de sa vie à l'entrepreneur qui semble bien destiné à se faire un nom au-delà du monde des affaires. Qui est-il ? Europe1.fr dresse son portrait.
Un homme discret. C’est peut-être le qualificatif qui revient le plus souvent lorsque son nom est évoqué. De fait, Patrick Drahi déteste les mondanités. Ces dernières semaines, il a tout de même dû sortir de sa réserve en accordant plusieurs interviews pour défendre son projet.
Un self-made man. A contrario d’un Martin Bouygues, et à l’instar d’un Xavier Niel, l’homme n’est pas "un héritier" : ses parents étaient professeurs de mathématiques. Né à Casablanca, il n’est arrivé en France, à Montpellier, qu’à l’adolescence. Le jeune homme s'oriente alors rapidement vers les études scientifiques avant d'entrer à l'Ecole Polytechnique puis à l'Ecole nationale supérieure des télécommunications. Depuis, ce père de quatre enfants vit entre Genève et Tel Aviv.
Un homme d'affaires redoutable. Méconnu du grand public, Patrick Drahi ne l’est pas dans le monde des affaires. C'est un homme d'argent réputé pour miser sur un très fort endettement… ce qui lui donne ensuite un levier pour restructurer les entreprises et les remettre à flot. Sur Numéricable, il a lancé une Box, il y a quelques mois, saluée par les associations de consommateurs alors que Numéricable et Noos avaient une très mauvaise image. Et depuis quelques mois, les abonnés reviennent vers ses offres ADSL. Mais cette restructuration s'est faite au prix de coupes drastiques : 60% des effectifs ont étés licenciés lors de la fusion Numericable/Noos.
Une immense fortune… controversée. La fortune de Patrick Drahi avoisinerait les 6 milliards et demi. Il vient d’ailleurs de faire son entrée dans le club des 250 milliardaires du classement Forbes où il se situe devant Martin Bouygues… mais loin derrière Xavier Niel. Le bémol : son entreprise est immatriculée au Luxembourg. Un nomadisme fiscal qui passe très mal du côté d’Arnaud Montebourg.
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