Christian Estrosi ne mâche pas ses mots. "J'ai été choqué par la brutalité avec laquelle on annonçait aux salariés de Philips à Dreux dès samedi la fermeture des grilles à partir de lundi", a déclaré le ministre à l'issue d'une rencontre à Bercy avec les représentants CGT et FO de l'usine de Dreux.
Une réouverture de l’usine
"Je dirai à la direction de Philips (qu'il doit recevoir dans l'après-midi) que je souhaite une reprise du dialogue social", a ajouté le ministre. "La réouverture du site sera une preuve manifeste de la volonté de reprendre le dialogue", a-t-il dit. Depuis lundi matin, les grilles de l'usine de Dreux (212 salariés) sont verrouillées. Des salariés se relaient pour assurer une présence à l'entrée du site en expliquant qu'ils n'ont pas encore été licenciés.
"Dans le groupe Philips, on a jamais vu ça, ce sont des méthodes inacceptables pour un groupe comme Philips", a déclaré Jean-Amar Arrar, délégué central FO. "Nous exigeons la reprise du travail avant toute reprise des discussions et nous attendons un soutien du gouvernement dans ce sens et pour trouver des solutions aux salariés qui sont dans le désarroi", a-t-il ajouté à la sortie de la réunion avec le ministre.
Décision de justice vendredi
Les syndicats et les élus du CE attendent une décision en référé qui doit être rendue vendredi pour faire reconnaître par la justice "le lock-out du site par la direction" et "l'absence d'avis du comité d'établissement et du comité central d'entreprise" sur la fermeture. La direction estime que la procédure d'information-consultation des représentants des salariés est close et que 16 réunions, dont la dernière date du 10 février, "ont permis de répondre, de manière transparente, aux nombreuses interrogations des représentants du personnel".
Christian Estrosi avait déclaré mardi que Philips n'était pas "un patron voyou" tout en disant vouloir vérifier si la lettre envoyée aux salariés leur demandant de rester chez eux s'inscrivait dans le calendrier normal de la procédure. Christian Estrosi s'est également dit "choqué" de la proposition faite aux salariés d'aller travailler en Hongrie pour 450 euros par mois. "Sur la base d'une procédure européenne tout à fait détestable, je suis choqué par la manière dont elle a été utilisée par la direction de Philips", a déclaré le ministre.