Le géant de l'Internet étend son empire. Moyennant 12,5 milliards de dollars, soit 8,7 milliards d'euros, Google va se payer la division mobile de Motorola. Le but de la firme de Mountain View, en Californie : renforcer encore la part de marché d'Android, son système d'exploitation pour téléphones mobiles. Google, qui se cantonnait jusqu'ici aux logiciels, fait ainsi son entrée sur le marché des appareils.
Un moyen de concurrencer directement Apple, en proposant une "expérience totale, avec logiciel et matériel", selon un analyste. Aujourd'hui, Android, lancé en novembre 2007, équipe plus de 150 millions d'appareils. Et plus de 550.000 appareils Android sont activés chaque jour, rappelle le PDG de Google, Larry Page, sur son blog. Sans oublier d'ajouter que 39 constructeurs l'utilisent déjà.
Catalogue de brevets
Attention cependant, décrypte le Financial Times, car cette opération risque également de mettre Google en concurrence avec certains constructeurs, comme Samsung ou HTC, qui utilisent le système Android. Andy Rubin, directeur de la branche mobile de Google, s'est voulu rassurant et a affirmé que cette acquisition ne changeait pas la vision de Google pour Android. "Nous allons continuer à travailler avec tous nos partenaires sur Android".
Mais ce rachat présente un autre avantage pour Google, explique le journal spécialisé ZDNet. La firme, qui souffre d'un déficit au niveau de la propriété intellectuelle, va ainsi étendre son catalogue de brevets. Cela "va nous permettre de mieux protéger Android des attaques anticoncurrentielles de Microsoft, Apple et d'autres entreprises", a ainsi expliqué Larry Page.
"Campagne hostile"
Des rivaux qui mèneraient une "campagne hostile", a dénoncé Google le 3 août dernier, accusant ses adversaires de "se battre à coup de procédures au lieu d'une concurrence basée sur de nouvelles fonctionnalités ou de nouveaux appareils".
Récemment, Microsoft et Apple se sont ainsi associés pour acheter les quelques 6.000 brevets du canadien Nortel, sous le nez de Google. Le groupe Internet réplique donc aujourd'hui en se payant Motorola. A suivre, note ZDNet, car la guerre ne fait peut-être que commencer.