La Poste a annoncé que les tarifs du courrier augmenteraient en moyenne de 7% au 1er janvier, soit la hausse la plus élevée de son histoire. Ils avaient augmenté de 2,8% en 2013 et de 3% en 2014. Selon elle, cette augmentation servira à compenser la baisse de l'activité et à financer ses investissements.
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+7% pour les timbres, +1% pour les colis. "Dans le détail, la lettre prioritaire à timbre rouge passe de 0,66 à 0,76 euro, et la lettre à timbre vert passe de 0,61 à 0,68 euro", a expliqué à l'AFP Nicolas Routier, directeur général de la branche Services-Courrier-Colis.Les colis enregistreront pour leur part une hausse de 1% de leurs tarifs en moyenne.
Le patron du courrier relativise l'impact pour les ménages français dont le budget annuel en produits postaux s'élève en moyenne à 46 euros : "compte tenu de l'évolution des volumes et des tarifs, il va augmenter de moins de quatre euros", assure-t-il.
Moins cher que dans le reste de l'Europe, vraiment ? Nicolas Routier a minimisé cette décision en comparant la France avec d'autres pays européens où les tarifs du courrier ont fortement augmentés depuis 2011. Au Royaume-Uni, au Danemark et aux Pays-Bas, le prix du timbre a en effet augmenté mais en Espagne, en Allemagne et en Belgique, il a baissé.
En janvier 2014, l'Hexagone se situait pour le prix de son timbre standard à la 10e place européenne. La première place est occupée par la Norvège où le timbre coûte 1,22 euro. Envoyer un courrier coûte 1,07 euro au Danemark, 0,83 en Suisse, 0,80 en Finlande.
Avec un timbre vert à 0,68 euro dans trois mois, la France pourrait se rapprocher de cette tête du peloton. Elle doublera en tout cas la Suède où le timbre vaut 0,67 euro.
Les Espagnols et les Allemands restent des privilégiés. Ils payent respectivement 36 centimes et 58 centimes pour un timbre.
Feu vert de l'Autorité des télécoms. Cette hausse à l'ampleur inédite était attendue après le feu vert délivré le 22 juillet par l'Autorité des télécoms (Arcep) à La Poste. L'Arcep a donné son accord pour une augmentation des tarifs postiers de 5,2% par an en moyenne, en prenant en compte un taux moyen d'inflation de 1,7%.
Mais compte tenu des difficultés de l'entreprise, l'Arcep lui avait également permis d'utiliser dès le 1er janvier 2015 jusqu'à 50% de l'enveloppe globale prévue sur l'ensemble des quatre ans. Ce dont a profité La Poste qui a utilisé "40% du panier tarifaire sur les quatre ans" dès janvier 2015. Mais Nicolas Routier se veut rassurant : "cette hausse n'est pas destinée à être reproduite dans son ampleur", les années suivantes.
Mais au final, si La Poste suit les autorisations d'augmentation accordées par l'Arcep, le timbre rouge pourrait coûter 0,80 euro en 2018.
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Un modèle économique fragile. "On a voulu faire un ajustement important cette année parce qu'il y avait une situation de nécessité de rétablir notre modèle économique et de pouvoir continuer à investir", a admis Nicolas Routier. Le groupe La Poste est en effet confronté depuis plusieurs années à une chute très importante du nombre de plis adressés."Là où nous étions encore à 18 milliards de plis en 2008, nous serons à 13 milliards en 2015 et tout indique que nous atteindrons 9 milliards dans six ans", précise le patron du courrier.
Le groupe postier n'a pas le choix selon Nicolas Routier si il veut maintenir "un service universel très étendu", ainsi qu'"un haut niveau de qualité".
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