"Le prix qu'on verse aux producteurs de porcs diminue et le prix du jambon explose. Il y a quand même un lien entre le porc et le jambon", s’interrogeait Nicolas Sarkozy en février 2008 en pleine polémique sur la flambée des prix à la consommation. Alors que les agriculteurs entament une opération " vérité sur les marges", l’observatoire des prix et des marges a validé mercredi les outils qui permettront désormais de suivre la formation des prix dans le secteur du porc.
Aujourd’hui les éleveurs vendent le kilo de porc 1,30 euro. Il passe à 2 euros à la sortie de l’abattoir. Une fois transformé dans une usine, il coûte 5,50 euros. Et dans les supermarchés, les consommateurs achètent le kilo de jambon 11 euros en moyenne. La marge des distributeurs est donc la plus importante du cycle : 50%.
Pour Olivier Andrault, spécialiste des questions de nutrition à l'UFC-Que Choisir, ces marges ont augmenté au moment du passage à l’euro. Ecoutez-le au micro de Pascal Berthelot :
Après le porc, l'Observatoire des marges et des prix des produits alimentaires, composé de tous les acteurs de la filière, se penchera avant la fin juin sur le dossier du lait avant de s'attaquer aux fruits et légumes. La FNSEA réclame, comme les associations de consommateurs, depuis plusieurs mois sa mise en place effective. Elle estime qu'il n'a pas encore donné les résultats escomptés.
Les agriculteurs reprochent à la grande distribution de pratiquer des marges trop élevées à ses dépens comme à ceux du consommateur. Le président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier, dénonce "un procès en sorcellerie". Il estime que les marges ne sont "pas exorbitantes" et ajoute par ailleurs que "la distribution française est celle dont les marges nettes sont les plus faibles en Europe".