Solidarité avec les banques mais pas avec les pauvres. C'est en substance le principal reproche adressé à l'Union européenne, alors que six pays ont refusé de renouveler le programme d'aide alimentaire européen tel qu'il existe.
Le verdict sur l'avenir communautaire de ce dispositif doit être scellé lundi par les ministres de l'agriculture et de la pêche des 27 Etats membres qui se réunissent à Bruxelles.
Une aide divisée par quatre
L'Europe finance en effet en partie les soupes populaires des pays membres via le programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD). Mais avec la crise, certains Etats préféreraient que ces aides aux associations caritives relèvent des compétences nationales.
Six pays (l'Allemagne, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la République tchèque) ont ainsi mené une action en justice qui a annulé les trois quarts des financements. Ceux-ci ont été ramenés à 113 millions d'euros, contre 480 millions d'euros auparavant.
L'Etat français pourrait prendre la relève
"Que l'Europe ne soit pas capable de maintenir les crédits pour ces gens là, pour ces associations là, je pèse mes mots, c'est un scandale", a jugé dimanche le ministre de l'agriculture Bruno Le Maire au Le Grand Rendez-vous Europe1 - i>TELE - Le Parisien - Aujourd’hui en France.
Si les négociations de lundi aboutissent à un échec, "le gouvernement français, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec François Fillon, maintiendra une aide nationale", a assuré Bruno Le Maire. "C'est-à-dire que les crédits que nous n'aurons pas obtenus de l'Union européenne, on les prendra à notre charge sur le budget national", a ensuite précisé le ministre.
Pour Bruno Le Maire, un échec des négociations serait un "scandale" :