Trois crans de moins. C’est la sanction décidée par l’agence de notation financière Fitch, qui a dégradé sa note sur la Grèce, qui passe donc de B+ à CCC. En clair, l’agence considère maintenant qu’un défaut de paiement du pays est une "possibilité réelle". Une décision jugée "incompréhensible" par le ministre des Finances grec.
Plus encore que le gouvernement d’Athènes, c’est l’Europe que critique l’agence Fitch, évoquant "l’absence d’un plan crédible et dûment financé" de l’UE et du Fonds monétaire international. Les deux instances peinent en effet à se mettre d’accord sur un second programme de prêts, après un premier plan de 110 milliards d’euros adopté en mai 2010.
Sommet extraordinaire
Au sein même de l’Union, les dirigeants peinent à se mettre d’accord. D’abord annoncé pour vendredi, un sommet extraordinaire de la zone euro devrait se tenir la semaine prochaine. L’Allemagne avait d’abord exprimé des réticences sur la tenue d’une telle réunion, attendant d’en savoir plus sur une participation du secteur privé, avant d’en accepter le principe mercredi.
Pour Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne et ancien Premier ministre italien, l’Europe a "lourdement échoué" à surmonter la crise de la dette. Il appelle notamment Berlin à "assumer un rôle de direction".
Dans une lettre ouverte, le président de la Fondation Robert Schuman, Jean-Dominique Giuliani, fulmine : "le spectacle que donnent les Européens face à la crise grecque est un véritable désastre". A force de tergiverser, prévient-il, "l’Europe danse au bord du gouffre".