Le reflux était attendu par les constructeurs automobiles, il se vérifie mois après mois. Les ventes de véhicules neufs ont encore reculé de 1,2% en juin par rapport à juin 2009, après une chute de 11,5% en mai dernier. La tendance ne devrait que s'accentuer dans les mois à venir, puisque la prime à la casse est passée de 700 à 500 euros depuis le 1er juillet.
Au total, 240.587 voitures neuves ont été immatriculées en juin, selon le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
Le neuf recule...
La disparition progressive de la prime à la casse provoque donc un ralentissement des ventes de véhicules neufs, mais elle annonce aussi le retour des beaux jours pour le marché de l’occasion. Ce dernier avait en effet vu ses volumes de ventes chuter en même temps que la prime à la casse se mettait en place.
Globalement, les marques françaises ont vu leurs ventes baisser de 7,9% en juin alors que les marques étrangères progressent de 7,8%. Les marques françaises détiennent une part de marché de 53,7% en juin.
L'occasion rebondit
A l'inverse du marché du neuf, le marché du véhicule d'occasion confirme son retour en forme. Alors que les ventes d’occasions stagnait à +0,3% en février, elles ont grimpé de 4,4% en avril, puis de 6,8% en mai.
"La prime à la casse rendait les véhicules d’occasion moins compétitifs, mais la situation s’est améliorée depuis janvier 2010 et cela va continuer puisqu’on descend encore une arche dans la prime à la casse (depuis le 1er juillet)", analyse Eric Laffont, le nouveau directeur général d’Autoscout 24, un site spécialisé dans le véhicule d'occasion.
Certes, "nous n’avons pas retrouvé les volumes de l’année 2008", poursuit-il, mais le secteur de l'occasion espère "finir l’année à +5 ou +6%". D'autant que l'effet de la prime à la casse touche à sa fin : "les constructeurs ont beaucoup de commandes, effectuées avant la baisse de la prime à la casse du 1er janvier 2010, qui sont en train d’être livrées ou qui le seront bientôt".
"On est donc en train de rééquilibrer un marché qui a reçu un coup de barre, certes justifié, mais qui provoqué un effet secondaire", conclut Eric Laffont, avant de rappeler: "aujourd’hui, il y a de très bonnes affaires à faire dans l’occasion".
Seul Dacia tire son épingle du jeu
Le recul des ventes de voitures neuves concerne avant tout le groupe PSA Peugeot Citroën, dont les ventes ont chuté de 5,6%, alors que le groupe Renault limite la baisse à 1%. Mais ces bons chiffres pour Renault masquent une tendance lourde : la firme au losange a vu ses ventes chuter de 11,1% et ne doit son salut qu’à Dacia.
La filiale roumaine à bas coût a en effet doublé ses ventes, avec un bond de 95,8% de ses ventes de voitures neuves. Après le succès de la Logan, ce sont la Sandero et surtout le 4×4 Duster qui ont boosté les ventes. Dacia est désormais la sixième marque la plus vendue en France.