L'info. Les critiques étaient déjà nombreuses, mais la dernière en date n'émane pas de n'importe qui, puisqu'il s'agit de la Cour des comptes britannique (NAO). Elle aussi en est convaincue, le gouvernement britannique n'a pas vendu ses titres Royal Mail assez cher lors de la privatisation du groupe postal en 2013. Et ce au détriment des contribuables.
Le constat : l'action flambe de 72%. Depuis des mois, syndicats et opposition travailliste accusent le gouvernement Cameron d'avoir "bradé" la Royal Mail. Et pour cause : à la fin de la mise en vente des actions de la poste britannique, leur prix avait bondi de 38%. Cinq mois plus tard, l'action avait pris près de 72%. L'entreprise valait donc bien plus que son prix de mise en vente.
Le gouvernement accusé d'une prudence exagérée. Ce constat a été confirmé par la Cour des comptes britannique, qui estime que le gouvernement "a adopté une approche prudente sur de nombreuses questions qui ont globalement abouti à un prix (de vente) des actions substantiellement inférieur au cours auquel elles ont commencé à être échangées" lors de la première séance de cotation. "Une grande prudence, dont le prix a été supporté par les contribuables", regrette le NAO.
Un jugement critique alimenté par un autre détail : le gouvernement a attribué plus d'actions à certains "investisseurs prioritaires" en vue d'en faire un noyau dur d'actionnaires "stables et de long-terme". Sauf que, regrette la NAO, finalement la moitié des actions qui leur ont été cédées ont été revendues seulement "quelques semaines" après, ce qui a permis à ces investisseurs d'empocher un "bénéfice substantiel".
Pour sa défense, le ministre des Entreprises Vince CableMardi a répondu qu'"obtenir le prix le plus élevé possible à n'importe quel coût et n'importe quel risque n'avait jamais été le but de la vente".