En général, dans les casinos c’est toujours la banque qui gagne. Sauf que cette fois-ci, ce sont des établissements de jeux qui se retrouvent les poches vides, et pas des moindres : le célèbre Caesars Palace de Las Vegas, ainsi que le Paris, le Rio, le Harrah’s ou encore le Horseshoe. La structure qui en est propriétaire, Caesars Entertainment Operating (CEOC), a en effet déposé le bilan jeudi et s’est placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Mais comment a-t-on pu en arriver là ?
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Le Caesars Palace en faillite. L'exploitant de casinos Caesars Entertainment a annoncé jeudi avoir placé sa principale division, Caesars Entertainment Operating (CEOC), sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Ce régime lui permet de poursuivre ses activités tout en étant protégé des demandes de ses créanciers. A court terme, le groupe aux 44 casinos et pôles hôteliers peut donc continuer à accueillir normalement joueurs et spectacles dans ses locaux et à payer ses fournisseurs.
En parallèle, le groupe élabore un plan de restructuration visant à "réduire significativement la dette à long terme et les paiements d'intérêt annuels". Le plan du groupe a été approuvé par 80% des créanciers privilégiés, les premiers à être honorés en cas de liquidation, affirme le groupe. Le plan devrait permettre à CEOC de réduire sa dette d'environ 1,5 milliard de dollars, et de diminuer au passage le coût des intérêts annuels sur cette dette : le groupe avait emprunté lorsque les taux étaient élevés, il va donc renégocier ces prêts et devrait ne payer plus que 450 millions d’intérêts annuels, contre 1,7 milliard de dollars actuellement.
Les raisons de la crise. Le groupe Caesars Entertainment se retrouve dans le rouge pour plusieurs raisons. Il a d’abord été touché de plein fouet par la crise financière qui a provoqué une baisse de sa fréquentation et de son activité. De plus, il s’est énormément endetté pour continuer à investir et répondre à une concurrence acharnée sur le strip de Las Vegas : la course à la nouveauté est indispensable pour attirer les clients mais elle lui a coûté bien plus qu’elle n’a rapporté.
Dernier handicap, et pas des moindres : Caesars Entertainment a raté le nouvel eldorado asiatique. Un continent à forte croissance et où les jeux d’argent ne cessent de se développer. Principal accroc, le groupe n’a pas réussi à décrocher une licence pour opérer à Macao, en Chine, qui est devenue la nouvelle capitale mondiale du jeu. Si le groupe revendique sur son site être l’opérateur de casinos implanté dans le plus de pays dans le monde, il est passé à côté du continent le plus stratégique.
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