L’info. L’Etat portugais a dû jouer aux pompiers financiers pour éviter toute contagion à la crise que traverse la banque Espirito Santo. Lisbonne va donc renflouer à hauteur de 4,4 milliards d'euros l’établissement, tout en mettant fortement à contribution ses actionnaires.
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Une solution de dernier recours. Après avoir longtemps écarté ce scénario, le gouvernement puisera ainsi dans l'enveloppe de 12 milliards d'euros réservée aux banques dans le cadre du plan de sauvetage du Portugal négocié avec la troïka (UE-FMI-BCE), dont il restait 6,4 milliards d'euros.
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La crainte d’un effet dominos. En volant au secours de la banque, mise à mal par les déboires financiers de la famille Espirito Santo, le gouvernement cherche à éviter que l'affaire ne contamine l'ensemble du secteur financier du Portugal, voire de l'Europe. "Il était urgent d'adopter une solution pour garantir la protection des dépôts", a déclaré le gouverneur de la Banque du Portugal Carlos Costa, en présentant le plan de sauvetage de la banque.
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Les fantômes du passé. BES a publié une perte semestrielle record de 3,57 milliards d'euros. Les turbulences que traverse la banque avaient semé la panique sur les marchés européens début juillet, faisant ressurgir le spectre de la crise de la dette en zone euro. Face à l'hécatombe du titre en Bourse, qui a été suspendu vendredi après avoir chuté de près de 75% en une semaine, les espoirs de voir la banque attirer de nouveaux investisseurs sans recourir à l'aide de l'Etat avaient été anéantis.
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Restructurer la banque. Pour arrêter l'hémorragie, les autorités portugaises ont décidé de scinder la banque en deux entités, afin de permettre de séparer les actifs toxiques des produits sans risque. Les actifs toxiques, dont les titres de dette à haut risque de la famille Espirito Santo et les parts dans la filiale de BES en Angola, seront logés au sein d'une structure de défaisance (bad bank), chargée de les liquider.