Comment relancer la croissance ? Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, présente mercredi les grandes lignes de son projet de loi "pour libérer l'activité", en Conseil des ministres. Le texte doit notamment lever un certain nombre de verrous pour doper l'activité, en réformant notamment le statut des professions réglementées (notaires, huissiers, pharmaciens etc.). Et parmi les mesures, on trouve également des propositions pour… libéraliser le marché des autocars.
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Prendre le car ? Pas si simple… Aujourd'hui, un opérateur privé ne peut pas créer une ligne régulière, comme pour les trains, reliant deux villes de différentes régions. Cela ne peut s'effectuer que pour des voyages ponctuels, et le car ne peut pas prendre de passagers en cours de route, sauf dans le cadre de cabotage, c'est-à-dire sur des lignes internationales : le passager prend un Paris-Turin et descend à Lyon. Et encore, même dans ce cadre là, ces passagers "embarqués" ne peuvent pas représenter plus de 50% du total des passagers. Autant de blocages qui rebutent les entreprises. "C'est un marché à très fort potentiel, bridé par un système réglementaire malthusien", regrettait, en février dernier, l'autorité de la concurrence.
Un potentiel de 5 millions de passagers. Le gouvernement veut faire sauter tous ces verrous et davantage ouvrir le marché à la concurrence. L'exécutif espère ainsi séduire les jeunes et les séniors, ceux qui disposent de temps et sont prêts à opter pour un mode de transport lent s'il est moins couteux que les autres. L'année dernière, 110.000 personnes ont voyagé par car. L'exécutif table sur 5 millions dans les années à venir et espère créer 10.000 emplois.
Au Royaume-Uni par exemple, le transport longue distance en car représente 5 % de ce type de trafic, contre 0,0005% en France, selon l'Autorité de la concurrence.