L’aventure MoryDucros, transporteur routier devenu entre temps MoryGlobal, est bel et bien terminée : les syndicats, qui menaçaient la direction et l’Etat de mener une guérilla dans la rue et devant les tribunaux, ont donné lundi soir leur accord à un projet de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Ces derniers menaçaient de ralentir la procédure s’ils n’obtenaient pas pour les 2.150 salariés bientôt licenciés les mêmes conditions que leurs prédécesseurs de Mory Ducros, licenciés en février 2014.
Un accord signé. "Les représentants des salariés de la société MoryGlobal, ainsi que les administrateurs judiciaires ont été reçus (...) pour une seconde réunion par le secrétariat d'Etat en charge des Transports. Lors de cette rencontre, un accord sur la signature d'un projet de Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) a été signé par l'ensemble des organisations syndicales", a assuré lundi soir le secrétariat d'Etat aux Transports. La procédure de liquidation de l’entreprise, officialisée le 31 mars, va donc se poursuivre normalement.
Pourquoi ça bloquait ? Les syndicats accusaient Arcole Industries, propriétaire de MoryGlobal et qui était déjà le principal actionnaire de Mory Ducros, de ne rien avoir fait pour sauver l’entreprise reprise en février 2014. Ils réclamaient donc que les 2.150 salariés qui ont pris le risque de continuer l’aventure reçoivent le même traitement que les 2.800 salariés licenciés début 2014.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies a d’ailleurs salué "la responsabilité des organisations syndicales qui (...) permettent aux salariés de l'entreprise MoryGlobal de bénéficier d'un PSE à la hauteur de leurs attentes, comparable à celui dont ont bénéficié les salariés de Mory Ducros au début de l'année 2014".
Un "dispositif exceptionnel" pour les licenciés. Résultat, les 2.150 salariés qui se retrouvent sans emploi vont bénéficier d’un accompagnement sans commune mesure avec ce qu’un licencié isolé pourrait obtenir : les indemnités légales, auxquelles vont s’ajouter un chèque de plus de 10.000 euros, le maintien du salaire pendant un an avec le contrat de sécurisation professionnelle, ainsi que "le financement de toutes les formations sur tous les projets professionnels qui auront été validés".
Les salariés de MoryGlobal devraient recevoir leurs lettres de licenciement pour motif économique "fin avril", avait indiqué Me Thomas Hollande, avocat du comité d'entreprise.
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