L’INFO. Premier test pour le nouveau gouvernement : Manuel Valls fera mardi son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, avec en ligne de mire le chantier pharaonique de la baisse des dépenses publiques. En tout, la France doit faire 50 milliards d'économies dans les trois prochaines années. La recette se précise : l’Etat devra économiser 17 milliards d’euros, la Sécurité sociale 23 milliards d’euros, et les collectivités locales dix milliards d’euros.
Spécialiser les collectivités. 20% des économies générales se feront dans le mille-feuille de l’administration territoriale. L’objectif du gouvernement est clair : donner des missions distinctes à chaque étage. Outre la réduction progressive des dotations prévue dans les prochaines années, le gouvernement souhaite donc spécialiser les collectivités pour éviter les doublons. Aux régions l’activité économique, aux départements l’action sociale : la réforme permettrait d’économiser au moins neuf milliards d’euros.
Autre biais pour faire des économies, le gouvernement prévoit d’inciter à la fusion des collectivités. Les petites communes seront poussées à se regrouper, les régions à s’additionner. Les grandes métropoles devront également absorber les départements proches, comme c’est le cas à Lyon. Première sur la liste, la capitale devra suivre avec le “Grand Paris”, comme, à terme, Marseille et Lille.
Supprimer les départements ? Le sujet a en tout cas beaucoup inspiré ceux qui sont chargés par l'Elysée de réfléchir à des pistes d'économies. François Hollande a sur son bureau plusieurs propositions explosives. La principale évoque la suppression pure et simple des départements au profit des régions, mais on pense aussi au gel pur et simple des dépenses des collectivités jusqu’en 2017.
>> A LIRE AUSSI - Supprimer les départements, la proposition choc
Concrètement, on n’appliquerait donc même pas la hausse de l’inflation aux dotations de l’Etat, ce qui équivaut à une baisse des dépenses pour le personnel, les investissements et les aides sociales. L'Etat pourrait ainsi prendre la main sur leur budget et interdire toute hausse des impôts locaux. Cette solution est chiffrée : elle devrait rapporter 18 milliards d'euros. L'Elysée et Matignon sont cela dit encore loin d’avoir clos le dossier.
L’Education nationale aussi mise à contribution. Une chose semble en tout cas se préciser de plus en plus, c’est l’effort qui va être demandé aux fonctionnaires. En effet, selon les Echos, confirmant une information d’Europe1, l’objectif d’engager 60.000 enseignants ne devrait pas être tenu d’ici 2017. Ce sera entre 10.000 à 15.000 embauches de moins.
>> ALIRE AUSSI - 60.000 postes créés dans l'Education nationale ? Oui, mais pas trop vite
Le tour de vis devrait également reposer sur un certain nombre de recettes assez connues comme la réduction du budget de certains opérateurs de l'Etat, Météo France, le CNRS et les Chambres de Commerces en tête.
La Sécurité sociale bien sûr. Dans la santé, on devrait accentuer les mesures d'économies traditionnelles : baisse du prix du médicament, développement des génériques et de la chirurgie ambulatoire. Le gouvernement pense également à réduire le complément de garde pour les enfants de moins de trois ans, la PAJE, qui vient déjà d'être divisée par deux pour les ménages les plus fortunés. Une mesure très sensible qui fait peser un risque sur la popularité de l’exécutif.
POLITIQUE - Des députés PS adressent un coup de semonce à Valls
EXTRAIT - Le gouvernement peut-il trouver 50 milliard d'économie ?