PSA, Renault : une journée explosive

Mardi midi, les salariés de PSA défilaient à Paris pour protester contre la fermeture annoncée de leur usine d'Aulnay-sous-Bois.
Mardi midi, les salariés de PSA défilaient à Paris pour protester contre la fermeture annoncée de leur usine d'Aulnay-sous-Bois. © CAROLE FERRY - EUROPE 1
  • Copié
et Lionel Gougelot avec AFP , modifié à
ZOOM - PSA, Goodyear, Sanofi...nombre de salariés vont faire entendre leur voix mardi.

L'INFO. Le ministre du Travail, Michel Sapin, risque d'avoir les oreilles qui sifflent mardi. Et ce n'est pas qu'une image. Entre 500 et 1.500 salariés sont attendus à 14h, devant les portes de son ministère. A l'initiative de l'association "Licenci'elles", qui regroupe d'anciennes salariées des 3 Suisses estimant avoir été licenciées abusivement, les salariés de plusieurs entreprises seront présents pour revendiquer une loi "contre les licenciements financiers" et "une vraie sécurisation de l'emploi". Une manifestation symbolique d'une grogne sociale qui ne cesse de monter.

>> Interview E1 : Sapin promet une "bataille sur la durée" contre le chômage

• Qui sera présent ? Des employés des groupes Pilpa, Bigard, Crédit Agricole, Faurecia, FNAC, Ford, Fralib, Goodyear, PSA, Samsonite, Sodimedical, Virgin, ou encore ArcelorMittal viendront ainsi défendre "une proposition de loi pour empêcher les licenciements (...) dans les groupes qui font du profit". "Nous avons besoin de cette loi dans les luttes que nous menons contre certaines des multinationales les plus puissantes de la planète qui licencient en masse pour accroître sans cesse leurs profits et le cours de leurs titres", explique ainsi le comité organisateur dans un communiqué.

Boursier.com - L'usine PSA d'Aulnay rouvre dans un climat tendu

• PSA, le bras de fer sans fin. Une nouvelle séance de négociation s'ouvre également mardi entre la direction et les syndicats de la marque au lion. Les discussions porteront sur l'accompagnement social et financier des 8.000 salariés dont les postes vont être supprimés d'ici mi-2014. Mais il s'agira surtout d'éclaircir l'avenir des employés de Rennes (où un poste sur quatre est supprimé) et d'Aulnay (3.000 postes supprimés et fermeture du site en 2014). Un plan de sauvegarde de l'emploi a été prévu pour ces deux sites, ce qui signifie qu'au-delà du 31 décembre, date de la fin de la période de volontariat, les licenciements tomberont s'il n'y a pas suffisamment de candidats au départ. L'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'arrêt pendant dix jours, a d'ailleurs rouvert partiellement lundi matin dans une ambiance tendue : sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par des grévistes.

>> À lire : le difficile réveil du patron de PSA

Boursier.com - Sans accord, Renault devra trouver une solution

• Un début de grogne chez Renault. La direction de la marque au losange retrouve, elle aussi, ses syndicats mardi, pour des négociations sur un accord compétitivité. Elle prévoit un gel des salaires en 2013, une refonte des comptes épargnes temps ainsi qu'un plan de 8.000 suppressions de postes d'ici 2016 (sans licenciements). Mais les syndicats craignent un "chantage" de la direction, qui pourrait selon eux fermer deux usines en l'absence d'accord. Des appels à la grève ont été lancés sur tous les sites, notamment par FO et la CGT, ainsi que plusieurs appels à débrayage par la CFDT. Sur l'usine de Douai, fait rarissime au sein du groupe, tous les syndicats ont même appelé à la grève. "Pendant 30 ans, je me suis dit que ça ne pourrait jamais arriver à Douai. J'y ai toujours connu des productions élevées, jusqu'à 2.600 véhicules/jour. Quand on voit qu'aujourd'hui, on en à 500, on se demande où ça va s'arrêter", témoigne Didier, ouvrier de l'usine, au micro d'Europe 1.

>> À lire : Renault, quelles usines dans le viseur ?

Un salarié de Virgin en grèce, 930*620

• Virgin, le magasin des Champs Elysées "laissé tombé"?  En parallèle de la manifestation devant le ministère du Travail, un mouvement est prévu par les syndicats de Virgin mardi, devant les locaux de l'actionnaire Butler Capital Partners (BCP), qu'ils jugent en grande partie responsable de leur situation, faute d'avoir fait les investissements nécessaires. Le groupe, qui compte 1.000 salariés, a été placé en redressement judiciaire et il lui reste quatre mois pour retrouver un repreneur. Mais les syndicats accusent la direction d'avoir déjà "laissé tomber" le magasin des Champs-Élysées, à Paris.

>> À lire : Virgin en redressement judiciaire

Boursier.com - Un millier de salariés de Sanofi ont manifesté à Lyon

• Les "Sanofi" se greffent au mouvement. Ils ne font pas partie du comité de grève, mais les syndicats de Sanofi ont également annoncé qu'ils seraient mardi devant le ministère du Travail. Des salariés du groupe pharmaceutique venus de Toulouse et Montpellier devraient y être présents. Ils sont mobilisés depuis l'annonce début juillet d'un plan de réorganisation qui pourrait se traduire par plus de 900 suppressions de postes.

>> À lire : Sanofi se veut rassurant

Fin-du-blocage-de-l-usine-Goodyear-d-Amiens-sud

• Goodyear, nouvelle victime? Le fabricant américain de pneumatiques Goodyear pourrait venir gonfler la liste de suppressions d'emplois, en annonçant la fermeture de son usine d'Amiens-Nord, qui compte 1.250 salariés. Selon Le Monde de vendredi, la direction  va l'annoncer lors d'un comité central d'entreprise (CCE), le 31 janvier. "Il y a quinze mois, sur notre parking, François Hollande a promis qu’il ferait une loi pour interdire les licenciements boursiers s’il arrivait à l’Élysée, a rappelé dimanche le délégué CGT Mickaël Wamen, cité par le JDD. On veut lui rappeler ses promesses."

>> À lire : casse sociale redoutée chez Goodyear