Juillet 1914, les Etat européens mobilisent leur population et se préparent à une guerre qui devait être courte. Afin de faire face aux dépenses, la France adopte l’impôt sur le revenu. L’Europe s’engage alors dans une guerre totale et industrielle qui va mobiliser toutes les ressources et bouleverser les systèmes économiques et fiscaux du monde. La France tablait sur une facture de 20 milliards de francs, le conflit, qui s’éternise dans les tranchées, en coûtera 1.000 milliards.
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La France se met à l’impôt sur le revenu. Les tensions internationales augmentant, les budgets dédiés à la Défense augmentent. Afin de remplir les caisses de l’Etat, la France adopte en juillet 1914, bien après le Royaume-Uni, un impôt sur le revenu dans le cadre de l’effort de guerre. Il reste toutefois modéré, bloqué par les conservateurs qui souhaitent minimiser l’impact sur les agriculteurs et les classes moyennes de l'industrie et du commerce. Les taxes sur la consommation, le tabac, l'alcool et l'alimentation sont augmentées. Le capital échappe pour sa part à l’imposition. "Le 1er mars 1916 les Français ont fait pour la première fois une déclaration d’impôt sur le revenu", précise au micro d'Europe 1 Frédéric Tristram, historien, maître de conférences à l'Université Paris 1 - panthéon Sorbonne et spécialiste d'histoire financière.
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Un endettement massif. Pour financer la guerre, les Etats vont aussi devoir s’endetter. Dans un premier temps, il y a des réquisitions, notamment de chevaux et de produits agricoles. La majeure partie de la force ouvrière étant sur le front et les capitaux disponibles déjà utilisés pour l’achat de matériel militaire, les Etats vont lancer des emprunts nationaux annuels (novembre 1915, octobre 1916, 1917 et 1918) ou des bons de la Défense nationale. Mais l’épargne nationale ne suffit pas et le gouvernement se tourne vers des créanciers internationaux. Les Britanniques vont prêter 13 milliards de francs à la France entre 1914 et 1918, les Etats-Unis 16 milliards (dont 13 milliards entre 1917 et 1918).
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Un Etat actif dans l’économie. La guerre devenant totale, l’économie se transforme également, au profit de certains groupes industriels. Toutes les forces participent à l’effort de guerre et les Etats favorisent les entreprises capables de leur fournir du matériel de guerre. Renault devient l’un des principaux constructeurs de blindés. Au final, les Etats fixent les prix de vente, contrôlent les profits et réglementent les importations et les exportations (droits de douanes) et les constructions navales (vitales pour l’importation de marchandises et de matières premières). La Première guerre mondiale marque ainsi un virage dans la doctrine libérale de l’époque en faisant de l’Etat un acteur de premier pan de l’économie, ouvrant la porte à la planification qui se développera au cours du XXe siècle.