La fin du silence. La bataille entre Numéricable et Bouygues a tenu en haleine le monde des télécoms au cours des dernières semaines.C'est finalement le spécialiste du câble qui l'a emporté, au grand regret de Martin Bouygues, qui n'avait pas hésité à revoir son offre à la hausse et à démarcher les soutiens politiques. Une bataille sur laquelle Martin Bouygues a accepté de revenir dans les colonnes du Figaro. Et le ton est acerbe puisqu'il y a déclare, lui qui vient pourtant du monde du BTP, que "les anomalies se sont multipliées".
"Je n'imaginais pas de telles pratiques". "Des appels d'offres compliqués, tordus, bizarres, j'en ai vu beaucoup. Mais je n'imaginais pas de telles pratiques dans un tel dossier... à Paris de surcroît!", accuse Martin Bouygues. Comparé à Numéricable, ce dernier avait pourtant plus d'un atout puisqu'il dispose du soutien financier de son groupe de BTP et avait même obtenu le soutien du ministre Arnaud Montebourg.
Mieux encore, c'est le président du conseil de surveillance de Vivendi, Jean-René Fourtou, qui aurait convaincu Bouygues de s'intéresser à SFR. Mais "pour des raisons qui me sont inconnues, (il) a totalement changé d'attitude un peu avant le dépôt de notre première offre. De futurs partenaires, nous sommes devenus soudainement des gêneurs. Tout a été fait pour ne pas permettre à Bouygues de présenter ses offres et ses arguments au Conseil de surveillance. Les anomalies se sont multipliées. (...) Pour paraphraser Michel Audiard, 'je n'accuse pas... j'évoque'. Et je vous laisse juges", conclut Martin Bouygues.
Sauf que la maison-mère de SFR estime elle aussi avoir fait l'objet de pressions téléguidés par Bouygues. A peine l’interview de Martin Bouygues publié, Vivendi a martelé que son choix a été fait "en toute transparence", et ce "en dépit des pressions, des mises en cause déplaisantes dont ses équipes n'ont cessé d'être l'objet".
Quel avenir pour Bouygues ? Ayant raté le rachat de SFR, Bouygues Télécom se trouve dans une situation embarrassante : outre l'écart qui le sépare des poids lourds que sont Orange et SFR, il voit Free Telecom ne cesser de progresser. Pour limiter la casse, de nombreux observateurs estiment donc que le groupe devrait être mis en vente ou fusionner avec un concurrent.
Mardi, Le Parisien affirmait même que son groupe était en négociations avec son concurrent Free mais aussi avec l'opérateur espagnol Telefonica. Une éventualité que Martin Bouygues s'est refusé à commenter, se bornant à affirmer que "Bouygues Telecom peut rester seul car il peut compter sur le groupe Bouygues, qui peut lui fournir des moyens importants pour gagner la rude bataille qui s'annonce".
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