Après leur disparition dans les RER en Île-de-France, ce sont les TER qui pourraient bientôt rouler sans contrôleur à bord, s’inquiètent plusieurs syndicats de la SNCF d'après les informations recueillies par Europe 1. Selon SUD-Rail, cette mesure destinée à faire des économies représenterait un danger pour les usagers. Car elle repose sur le système EAS (pour "équipement agent seul"), qui fait du conducteur le seul agent SNCF à bord, vérifiant uniquement grâce à des caméras que personne ne bloque la fermeture des portes ou n’est coincé avant le départ du train. Grèves en vue.
Des conducteurs, hommes-à-tout-faire. Le principe de l’EAS est d’offrir un outil aux conducteurs pour qu’ils puissent se substituer aux contrôleurs qui vérifient, entre autres, que l’ouverture et la fermeture des trains ne met pas en danger les usagers. Il se compose d’écrans de contrôle et d’une manette que le conducteur actionne depuis sa cabine. Ce système fonctionne à la SNCF en Île-de-France depuis 1986, ainsi que dans le métro. Selon les informations d’Europe 1, les formations pour utiliser ce matériel ont commencé depuis plusieurs mois dans de nombreuses régions. Les syndicats accusent la direction de la SNCF de vouloir étendre ce système à au moins deux nouvelles régions, le Rhône-Alpes et l’Auvergne. De son côté, la direction ne confirme pas. Mais l'objectif est clair : réduire les coûts d'exploitation sur les lignes TER alors que de nombreuses régions se plaignent de la facture à régler.
Ce que redoutent les syndicats. Pour les syndicats, il y a danger car le conducteur doit s’occuper, en plus de la conduite et de la fermeture des portes, de l’information et la prise en charge des usagers en situation normale et en cas d’incident des voyageurs.
Pour le contrôle des billets, des opérations "coup de poing" seraient lancées sur certaines lignes, à certains moments de la journée, par un groupe de contrôleurs spécialement mobilisés pour l'occasion, et accompagnés d'agents de sécurité. Pour SUD-Rail, c'est source d'insécurité. "Le déploiement des trains sans contrôleurs en Île-de-France a des conséquences catastrophiques pour les usagers, vols en réunion, agressions, surcharge, descente sur les voies, activation frauduleuse des signaux d’alarme, etc.", énumère le syndicat dans un communiqué.
Mobilisation en vue. En Auvergne, une deuxième journée de grève est prévue pour vendredi, à l’appel de SUD-Rail, de la CGT et de la CFDT. En Rhône-Alpes, un mouvement est également envisagé.
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