La CGT a confirmé mercredi l'existence d'un plan appelé Phoenix chez Sanofi, prévoyant la vente de 200 médicaments qui pourrait affecter plusieurs sites français du groupe pharmaceutique, et a appelé le gouvernement et les élus à intervenir.
"Ce document atteste de l'existence d'un projet de cession d'un portefeuille de 200 produits matures sur le marché européen, qui impacterait 6 sites, 2.600 emplois dont 1.800 dans l'industriel en France et en Espagne et 800 emplois dans les opérations commerciales en Europe, dont 264 en France", a indiqué la CGT dans un communiqué, confirmant les informations dévoilées par le Canard enchaîné la semaine dernière.
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Sanofi veut partir de France. Le plan Phoenix, dont l'AFP a obtenu une copie, "confirme la volonté de Sanofi de se désengager de l'Europe et particulièrement de la France", a assuré le syndicat qui se déclare convaincu que des contacts ont déjà été pris "avec d'autres firmes pharmaceutiques, des entreprises de génériques ou des fonds capitalistes".
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La CGT en appelle au gouvernement. La CGT va remettre une copie du plan Phoenix au gouvernement, ainsi qu'aux élus locaux et nationaux. "Plutôt que d'écouter bien sagement les beaux discours (du directeur général Christopher) Viehbacher, ils doivent prendre leur responsabilité et défendre l'intérêt public, l'emploi, le potentiel scientifique et industriel du pays, en lien avec la finalité d'une entreprise pharmaceutique qui devrait être au service de la santé", a insisté le syndicat.
La semaine dernière, les informations du Canard enchaîné avaient inquiété les représentants du personnel. L'hebdomadaire révélait que le groupe avait présenté début mai à son comité d'investissements un projet baptisé "Phoenix", visant à "se débarrasser de 200 médicaments" dont "la rentabilité est vouée à décliner" et à "réduire (son) empreinte industrielle en Europe".
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Des “réflexions en cours”. Interrogée par l'AFP, l'entreprise avait reconnu "des réflexions en cours en ce qui concerne les produits matures", c'est-à-dire ceux qui ne sont plus protégés par un brevet. Mais "rien n'est décidé", "cela fait partie du processus normal de l'entreprise que de réfléchir à sa gamme de produits", a déclaré un porte-parole.