Apple vient de perdre l’un de ses principaux arguments de vente : l’assurance de ne pas être inquiété par les virus informatiques. La firme à la pomme a en effet modifié la présentation de ses ordinateurs pour supprimer la mention "immunisé contre les virus". En cause, l’apparition de nouveaux virus de plus en plus sophistiqués, attirés par la généralisation des appareils Apple.
"Il est conçu pour être sûr"
Auparavant, lorsqu’un acheteur potentiel se rendait sur le site d’Apple, il pouvait lire que les ordinateurs marqués d’une pomme sont "immunisés contre les virus". L’entreprise mettait en avant un système d’exploitation conçu pour empêcher toute intrusion, une sécurité renforcée par le fait que les inventeurs de virus ont longtemps préféré cibler les ordinateurs tournant sur Windows, qui représentent de loin la plus grande part du parc informatique mondial.
Mais ça, c’était avant : désormais, Apple affirme que son matériel "est conçu pour être sûr". "OS X repose sur des technologies avancées puissantes chargées de protéger votre Mac. Ainsi, il empêche le piratage de vos logiciels", assure l’entreprise, reconnaissant ainsi à demi-mot qu’il existe bien des virus pouvant parasiter le matériel Apple.
La fin d’un long débat (erroné) ?
Les aficionados de la marque à la pomme ont longtemps débattu sur l’immunité des produits Apple, allant jusqu’à s’interroger sur l’utilité d’installer un anti-virus, si ce n’est pour ne pas transmettre à d’autres des virus conçus pour infecter les appareils fonctionnant sur Windows.
Les virus ciblant Apple existent pourtant et depuis longtemps. Dans un long article, le site Aventure Apple dresse l’historique de ces virus et la liste est plus longue qu’on ne le pense. "Bon, à côté des 100.000 qui encombrent, selon certaines estimations, les disques durs des PC, on peut considérer que 40 (virus), c'est raisonnable", précise l’article, qui estime que le premier virus remonte à 1981.
Flashback a changé la donne
La plupart de ces virus ciblant les systèmes Apple avaient néanmoins la particularité d’être rares et relativement inoffensifs. Mais le dernière menace repérée est bien plus redoutable : le virus Flashback a fait son apparition début 2012 et aurait infecté pas moins de 600.000 Mac dans le monde.
Ce virus, qualifié de cheval de Troie, permet aux pirates informatiques de prendre le contrôle des machines infectées pour récupérer des données personnelles ou participer à des campagnes de spam (publicité intempestive). La contagion a pris une telle ampleur qu’Apple s’est senti obligé de mettre en ligne des correctifs.
Problème : Apple est souvent accusé de ne pas être assez réactif dans ses mises à jour de sécurité et surtout, il ne conçoit ces patchs que pour le dernier système d’exploitation en vente, OS X. Les possesseurs d’anciens Mac n’ont donc qu’à espérer ne pas avoir été infectés. Quant à Apple, il a évité le pire : modifier sa présentation publicitaire lui permet de se mettre à l’abri de toute accusation de publicité mensongère, ce qui pourrait lui valoir quelques procès.