Le prix du cacao s’envole à des niveaux historiques. En l’espace d’un an et demi, le prix d’une tonne de cacao a doublé en raison de tensions sur la production, dégradée notamment par des mauvaises conditions climatiques. Le cours du cacao a en effet bondi à des taux inédits depuis 50 ans. Celui d'une tonne a même franchi la barre des 6.000 dollars en moyenne, un niveau historique depuis 1977.
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À l'approche de Pâques, les conséquences de cette hausse vont directement se faire ressentir sur le marché du chocolat. Europe 1 s'est rendue dans le laboratoire de l'un des grands chocolatiers français, Patrick Roger.
"On se retrouve à acheter moins de cacao"
Au centre d'un immense hangar, un kilo de pastilles de cacao de la taille d'une pièce de monnaie s'éparpille sur un plan de travail en inox. Un morceau de cacao à la main, Patrick Roger goûte la dernière livraison de sa matière première. "J'ai du cacao équitable et bio ici. La tonne, en temps normal, elle est payée entre 2.000 et 3.000 dollars et depuis le Covid-19, ça ne fait que d'augmenter", regrette-t-il.
Selon Patrick Roger, ce même cacao, de grande qualité, se vend aujourd'hui près de 7.000 euros la tonne. Le chef français estime à plus de 30% en moyenne l'augmentation de la matière première en fonctions de ses fournisseurs. Malgré tout, il a décidé de ne pas faire payer cette hausse aux consommateurs. "Je ne veux pas augmenter parce que je sais très bien qu'on va perdre des clients. Maintenant, on se retrouve à acheter moins de cacao, donc tout ce qui était en plus, ça disparaît. On a enlevé tous les produits qui sont au-dessus de 20 euros", explique Patrick Roger.
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Une simplification de la production à effet immédiat sur la collection des chocolats de Pâques, comme nous l'explique Raphaël, l'un des chocolatiers. "Pour chaque sujet, on faisait des formes, des bases différentes. Maintenant, pour tous les sujets, on va faire la même chose pour gagner du temps. Et pour que tout ça coûte le moins cher possible et qu'on arrive à garder les marges", détaille-t-il. 50.000 sujets seront produits cette année pour Pâques, contre près de 70.000 l'an dernier à la même période.