Ces fonctionnaires qui battent des records d’absentéisme

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Barthélemy Philippe / Crédits photo : Thomas SAMSON / AFP , modifié à
Il n'a pas pris d'arrêt maladie, malgré son opération aux cervicales ce week-end. Michel Barnier, Premier ministre, lance l'offensive sur l'absentéisme dans la fonction publique, qui représente un coût exorbitant de 15 milliards d'euros par an. Dernière idée du gouvernement : le délai de carence des fonctionnaires pourrait passer de 1 à 3 jours, comme dans le privé.

Le délai de carence des fonctionnaires pourrait évoluer pour passer à trois jours de carence et une indemnisation réduite à 90% et non intégralement, comme c'est le cas actuellement. Cela permettrait de dégager 1,2 milliard d'euros par an. L'absentéisme dans la fonction publique est le plus fort avec quatorze jours d'absence par an en moyenne contre onze dans le privé, avec des secteurs plus impactés que d'autres. 

Près de 15 milliards d'euros par an pour l'absentéisme

En moyenne, un agent de la fonction publique est absent près de quinze jours par an. C'est plus que dans le privé. Mais le problème ne vient pas des agents de la fonction publique d'État, les magistrats ou les policiers par exemple, car l'absentéisme y est inférieur au privé. C'est dans la fonction publique territoriale et à l'hôpital que le phénomène explose, avec 17 à 18 jours d'absence par an en moyenne.

À l'hôpital, les conditions de travail expliquent une grande partie du problème. En revanche, l'épidémie d'absentéisme qui frappe les collectivités est bien plus mystérieuse. Les agents territoriaux travaillent moins que les fonctionnaires d'État et pourtant ils sont davantage absents. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales pointe des étrangetés.

Les absences dépassent 30 jours par an dans les communes de plus de 100.000 habitants, alors qu'elles sont très rares dans les toutes petites communes. Enfin, l'IGAS relève que le taux d'absentéisme des contractuels est plus faible que celui des fonctionnaires au statut, des conditions moins avantageuses inciteraient à l'assiduité. Le pari du gouvernement pourrait donc être gagnant.