Acier : ArcelorMittal envisage de délocaliser certaines activités support d'Europe vers l'Inde

Ce mardi, le sidérurgiste ArcelorMittal a indiqué envisager la délocalisation de certaines de ses activités, support d'Europe vers l'Inde. L'initiative, présentée lors d'un Comité d'entreprise européen, "consiste à étudier la possibilité de poursuivre le regroupement de certaines activités".
Le sidérurgiste ArcelorMittal a indiqué mardi envisager la délocalisation de certaines de ses activités support d'Europe vers l'Inde.
L'initiative, présentée mardi lors d'un Comité d'entreprise européen, "consiste à étudier la possibilité de poursuivre le regroupement de certaines activités support, en développant notre centre de services partagés pour réaliser certaines de ces activités en Inde", a indiqué le groupe dans une déclaration écrite transmise à l'AFP.
"L'industrie européenne de l'acier est confrontée à un certain nombre de défis majeurs qui menacent l'avenir de la production d'acier sur le continent", a déclaré le groupe, quelques heures après de nouvelles déclarations du président américain Donald Trump, intensifiant la guerre commerciale sur l'acier et l'aluminium.
Des études en cours
Donald Trump a signé lundi soir deux décrets instituant des droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium, à compter du 12 mars prochain.
Alors que la sidérurgie européenne est déjà déstabilisée par la surproduction chinoise, la branche européenne d'ArcelorMittal "se mobilise pour relever ces défis, notamment en se concentrant sur la poursuite de la réduction des coûts qui ne sont pas directement liés à la production d'acier", a souligné l'entreprise, qui n'a pas chiffré à ce stade les suppressions de postes potentielles.
Le groupe conduit actuellement "des études pour permettre d'identifier le périmètre d'activités exact qui pourrait potentiellement être transféré vers le centre de services partagés", a indiqué un porte-parole de l'entreprise interrogé par l'AFP.
"Aucune activité de production d'acier ne sera déplacée de l'Europe vers l'Inde dans le cadre de cette initiative"
Sont compris dans cette étude les ressources humaines, les services financiers, les achats et l'approvisionnement, les ventes et le marketing, ainsi que la gestion des commandes, a précisé cette source, ajoutant la chaîne d'approvisionnement (y compris l'expédition et la distribution) et les systèmes d'information.
Les équipes visées par l'étude "sont réparties actuellement dans 31 entités juridiques couvrant les trois segments européens (produits plats, produits longs et solutions de distribution) en France, Pologne, Belgique, Espagne, Allemagne, Italie et Royaume-Uni", a-t-on conclu de même source.
"Aucune activité de production d'acier ne sera déplacée de l'Europe vers l'Inde dans le cadre de cette initiative", a assuré le groupe.
Fermeture au printemps 2025 de deux petites usines à Reims (Marne) et Denain (Nord)
Les inquiétudes persistent toutefois, quelques mois après l'annonce de la suspension des projets de décarbonation des usines du groupe en France.
"Si on ne décarbone pas en France, ArcelorMittal ira faire son acier ailleurs", a déclaré à l'AFP Jean-Marc Vecrin, coordinateur CFDT pour ArcelorMittal en France, qui craint de perdre "de la production et des emplois".
ArcelorMittal a par ailleurs annoncé fin novembre la fermeture au printemps 2025 de deux petites usines à Reims (Marne) et Denain (Nord), qui emploient 135 personnes au total, ainsi que 28 suppressions d'emplois supplémentaires à Valence et Strasbourg.