Acier : la France souhaite que Bruxelles aille plus loin dans la réduction des importations

La France souhaite que Bruxelles aille plus loin dans la réduction des importations d'acier. Mercredi, la Commission européenne avait présenté un plan de défense qui prévoit de réduire de 15% les importations d'acier, en révisant la clause de sauvegarde au 1er avril.
La France souhaite que Bruxelles aille plus loin dans la réduction des importations d'acier, a-t-on indiqué jeudi au cabinet du ministre français de l'Industrie et de l'Energie, Marc Ferracci.
Alors que la sidérurgie européenne connaît une terrible crise, prise en étau entre des prix de l'énergie élevés et une concurrence chinoise jugée déloyale, la Commission européenne a présenté mercredi un plan de défense qui prévoit notamment de réduire de 15% les importations d'acier en révisant la clause de sauvegarde au 1er avril. La clause de sauvegarde est un instrument auquel l'Union européenne a recours depuis 2018 pour protéger ses producteurs d'acier, en taxant les importations excédant des quotas spécifiques attribués aux grands pays fournisseurs.
La France "satisfaite" des annonces de mercredi mais réclame que l'Europe soit "plus allante"
La France, "satisfaite" des annonces de mercredi, réclame toutefois que l'Europe soit "plus allante", une position défendue jeudi en comité de sauvegarde, a-t-on indiqué au cabinet de Marc Ferracci. La France va voter pour cette mesure, tout en indiquant qu'elle n'est "pas au niveau" et entend en conséquence demander une nouvelle révision de cette mesure de sauvegarde au trimestre suivant, donc pour application au 1er juillet.
La clause de sauvegarde devait expirer au 30 juin 2026, mais Bruxelles a indiqué jeudi que de nouvelles mesures prendraient le relais, selon des modalités précisées au troisième trimestre 2025, pour un dispositif "plus efficace que l'actuel", selon le commissaire à l'Industrie Stéphane Séjourné. Sur ce point, Paris a salué un langage "particulièrement ambitieux" de Bruxelles, porteur d'"espérances".
La situation est d'autant plus critique pour la sidérurgie que le président américain Donald Trump a mis en place des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, entrés en application le 12 mars. Cette mesure protectionniste fait craindre aux sidérurgistes européens, outre une limitation de l'accès au marché américain, l'arrivée en Europe des exportations de pays tiers jusqu'ici absorbées par les Etats-Unis.
Bruxelles prépare également une enquête sur l'afflux d'aluminium bon marché importé en Europe consécutivement aux droits de douane américains. A l'issue de l'enquête, la Commission européenne pourrait décider d'imposer des droits de douane sur les importations excédant certains quotas, comme elle le fait pour l'acier, en recourant au même instrument de défense commercial.