"Un dossier vide." Pour Philippe Ries, journaliste spécialiste du Japon et soutien de Carlos Ghosn, l'ancien patron de Renault-Nissan aurait fait l'objet de procédures "biaisées" aux airs de "procès de Moscou". Alors que les avocats de Carlos Ghosn demandent jeudi "l'annulation des poursuites", il évoque au micro d'Europe 1 les accusations qui pèsent sur l'ex-patron depuis presque un an.
Depuis le début de l'affaire, "l’accusation et ses alliés, notamment dans la presse japonaise, et avec quelques supplétifs français, ont eu le monopole de la parole", affirme Philippe Ries. Les avocats de Carlos Ghosn ont présenté jeudi leur ligne de défense face aux inculpations touchant l'ex-patron de Renault et Nissan, accusant les procureurs "d'actes illégaux.
"Des méthodes de voyous"
"Il pointent 10 motifs d’annulation de la procédure", approuve-t-il. Parmi elles, il évoque le "viol de domicile privé", la "violation du privilège avocat-client" ou encore la "destruction de preuves quand elles n’allaient pas dans le sens de l’accusation". "Des méthodes de voyou, utilisées par Nissan et le bureau du procureur public de Tokyo."
"Il a physiquement récupéré"
Carlos Ghosn a passé au total 130 jours en détention provisoire. Relâché sous caution au printemps, il est actuellement assigné à résidence à Tokyo où il prépare sa défense depuis mai, avec ses avocats. Il est sous le coup de quatre chefs d'inculpation. Philippe Ries est aujourd'hui en pleine rédaction d'un livre "qui fera justice", co-écrit avec Carlos Ghosn. Lors de ses réunions quotidiennes avec l'ex patron de Nissan, il rencontre un homme qui a "physiquement récupéré" mais qui fait toujours l'objet de mesures "très pénibles" lui interdisant notamment de communiquer et de vivre avec sa femme.