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Barthelemy Philippe // Crédit photo : Emmanuel DUNAND / AFP
L'idée avait provoqué une levée de bouclier dans le privé. Finalement, l'État ne piochera pas pour le moment dans les excédents de la caisse de retraite complémentaire des salariés du privé, l'Agric-Arrco. L'exécutif laisse le soin aux partenaires sociaux de trouver un accord de cofinancement, avant la fin juin 2024.

Après des semaines de tergiversations, le gouvernement a finalement renoncé, au moins temporairement, à ponctionner directement les excédents de l'Agirc-Arrco. L'exécutif souhaitait utiliser les excédents de la caisse de retraite complémentaire des salariés du privé, pour contribuer à la revalorisation des petites retraites, prévue par la dernière réforme.

Le gouvernement a finalement décidé de laisser la main aux gestionnaires du régime, syndicats et patronat, et leur donne jusqu’à la fin du premier semestre 2024 pour trouver un accord de cofinancement. Un accord jugé légitime au nom des gains financiers que la complémentaire va enregistrer grâce à la réforme.

"Il faut qu'on puisse isoler un montant"

Alors, pour le début des discussions, les partenaires sociaux ont émis des hypothèses sur la fameuse contribution Agirc-Arrco. Ces derniers ont commencé à réfléchir au montant à verser chaque année, même si tout cela reste encore flou, précise Pascale Coton, du syndicat CFTC. 

"Est-ce qu'on donne des points gratuits, un complément financier, etc. ? On ne sait pas. On a juste dit qu'on ne se refusait aucune proposition", précise-t-elle au micro d'Europe 1. "Il faut qu'on puisse isoler un montant. On est arrivé à un chiffrage de 400 millions d'euros. Mais il faut vraiment affiner les choses", ajoute la syndicaliste. 

Des discussions qui doivent avancer rapidement

Les négociateurs ont néanmoins tracé deux lignes rouges. Premièrement, pas question de fragiliser l’équilibre financier du régime et deuxièmement, c’est à l’État et pas à l'Agirc-Arrco de financer les retraites du régime général. "On flèche bien ce qu'on pourrait donner en plus uniquement pour les retraités qui ont cotisé à l'Agric-Arcco, car tout cela doit rester à des salariés du privé", ajoute-t-elle. 

Le prochain rendez-vous fixé le 20 décembre. Et il faudra avancer car le gouvernement a prévenu : si les partenaires sociaux ne font pas de proposition, l’État finira par prélever la somme dont il a besoin dans les caisses de la complémentaire.