Dans quelques jours, la moisson sera totalement achevée en France. Quelques parcelles restent encore à parcourir pour les moissonneuses-batteuses dans les Hauts-de-France, la Normandie et le Grand Est. Dans les régions situées au sud de la Seine, les récoltes sont terminées et laissent déjà apparaître une très mauvaise année. D'après les céréaliers, la moisson 2020 serait presqu'au même niveau que celle de 2016, l'une des pires de ces trente dernières années : 30 millions de tonnes tout au plus pour le blé tendre, celui qui sert à la fabrication du pain.
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Dans la Beauce, par exemple, les rendements tournent autour de 55 à 65 quintaux à l’hectare, quand ils étaient de 80 l'an dernier. En cause : un automne pluvieux qui a empêché une bonne plantation, un hiver sans gel qui a fait proliférer les pucerons, puis un printemps très sec qui a contrarié la croissance de la plante. Sur certaines parcelles, les agriculteurs ont même renoncé à moissonner : la terre a été directement retournée.
Des agriculteurs "à bout de souffle"
Pour le président des producteurs de blé, Eric Thirouin, certains céréaliers vont avoir du mal à s’en remettre. "Cela fait seulement 4 ans", déplore-t-il. "Beaucoup ont dû emprunter pour essayer de passer cette année 2016, et les emprunts se sont étalés sur 5 à 7 ans. Et là, vous êtes au bout de 4 ans, et vous recommencez. Là effectivement, on a une agriculture céréalière qui est à bout de souffle dans bon nombre de régions françaises", ajoute le président des producteurs de blé.
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La planche de salut pour les producteurs cette année pourrait être le prix, mais ce dernier est déterminé à l'échelle mondiale. La France a face à elle des poids lourds comme la Russie, l’Ukraine ou encore les Etats-Unis, dont on ne connait pas encore avec précision les niveaux de production.