Concilier le pouvoir d'achat des consommateurs et un meilleur revenu pour les agriculteurs relève du casse-tête pour le gouvernement. Les négociations commerciales entre les industriels et la grande distribution se terminent dans deux jours, et l'exécutif en attend des baisses de prix dans les rayons. De ces négociations découleront les prix dans les grandes surfaces à partir du mois prochain.
Si la loi Egalim, que le Premier ministre Gabriel Attal veut voir "appliquer partout, sans exception", interdit de négocier le coût de la matière première agricole, soit le lait, le blé ou encore la viande, les possibilités de la contourner sont toutefois nombreuses.
Des sanctions contre les enseignes qui enfreignent la loi Egalim
Comme l'explique l'agroéconomiste Marine Raffray, rien n'empêche les distributeurs par exemple de se tourner vers l’étranger pour se fournir. "On a des dispositions de la loi Egalim qui s’appliquent. Néanmoins, on a la concurrence d’importation qui vient mettre en difficulté l’esprit de cette loi, qui bien sûr, n’oblige pas les opérateurs à se fournir auprès des agriculteurs français."
À l'avant-veille de la fin des négociations commerciales, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau appelle donc les enseignes à jouer le jeu. "On a besoin d’avoir des opérateurs qui soient responsables économiquement et patriotes de l’agriculture française", a-t-il déclaré. Et le gouvernement est décidé à sévir : Gabriel Attal a déjà annoncé des sanctions très lourdes contre trois entreprises qui enfreignent la loi Egalim.