Le gouvernement accélère la transition énergétique. En 2018, Édouard Philippe avait fixé l'objectif de zéro chaudières au fioul d'ici à dix ans. Mais, avec seulement 200.000 installations de ce type remplacées chaque année sur un parc de quelque 3,5 millions, le rythme était trop lent. Le gouvernement Castex s'est donc inspiré des travaux de la Convention citoyenne sur le climat et a décidé qu'à partir de 2022, il sera interdit de remplacer les chaudières au fioul et d'en installer de nouvelles. Un défi qui va contraindre les ménages à s'adapter mais des aides financières existent.
Le fioul est moins cher mais aussi moins propre
Il faut d'abord noter que l'enjeu écologique du remplacement des énergies fossiles dans le chauffage des logements individuels est important. Une chaudière au fioul rejette 50% de CO2 de plus qu’un équipement marchant au gaz naturel. Et cela va même jusqu’à quatre fois plus d’émissions que certaines pompes à chaleur. Par ailleurs, beaucoup de chaudières au fioul sont anciennes et peu performantes, engendrant des déperditions d'énergie conséquentes.
Les alternatives sont nombreuses : chaudière à gaz, à granulés ou à bois, pompe à chaleur, chauffage solaire… Mais ce sont des équipements coûteux. Comptez plusieurs milliers d’euros minimum, voire plus de 10.000 euros pour certaines installations comme les chaudières à bois haute performance et les pompes à chaleur. Pour accompagner les ménages, le gouvernement a donc décidé de renforcer les multiples dispositifs d'aide existant, notamment en dotant "MaPrimeRénov’", qui remplace le crédit d’impôt à la transition énergétique, de deux milliards d'euros supplémentaires.
Plusieurs aides pour remplacer sa chaudière
Entre les aides proposées par les fournisseurs d'énergie et celles mises en place par l'État, tout le monde peut bénéficier d'un soutien financier : prime à la conversion, aide à la rénovation, prime et chèque énergie, éco-prêt à taux zéro… La plupart du temps, le montant varie en fonction des revenus du ménage, les plus modestes bénéficiant d'aides plus conséquentes. Cela peut aller de 3.500 à 5.500 euros pour la prime à la conversion par exemple. Et même 10.000 euros pour une pompe à chaleur financée grâce à "MaPrimeRénov’". Et toutes ces aides sont cumulables, ce qui peut permettre d’atteindre jusqu’à 80% du montant total du dispositif de chauffage pour les ménages les plus modestes.
Pour inciter les gens à changer de système, des fournisseurs ont même lancé des "chaudières à un euro". Mais attention, ces offres cachent parfois des arnaques, comme l'avait signalé l'UFC-Que Choisir l'hiver dernier. Certains professionnels peu scrupuleux n'hésitent pas à aller jusqu'à doubler leur facture d'installation dans le but de se faire rembourser plus d’argent de la part de l'État. Enfin, il faut savoir que si vous êtes locataire de votre logement, vous êtes uniquement contraint d’entretenir votre chaudière. S’il faut la remplacer, c’est au propriétaire d’assumer le coût de l’installation.