Le remplaçant de Jean-Marc Janaillac à la tête du groupe Air France doit être nommé mardi. Mais un nom filtre déjà dans la presse pour succéder au PDG démissionnaire, celui d'Anne-Marie Couderc, actuellement au Conseil d'administration de la compagnie. Cette ancienne secrétaire d'Etat du gouvernement d'Alain Juppé a été choisie pour assurer un intérim qui pourrait bien se prolonger.
Des figures de proue. Les réunions du conseil d'administration se sont succédé et différentes hypothèses ont été débattues, avant que ne soit retenu le choix d'une transition en douceur. Il eut été trop compliqué de faire venir de l'extérieur, en si peu de temps, une "pointure" avec un tel contexte social à gérer. Cette présidence intérimaire va s'appuyer sur des hommes déjà en place dont le directeur général d'Air France, Franck Terner, ou encore le président du directoire du partenaire hollandais KLM, Pieter Elbers. Cet intérim pourrait durer de longues semaines, ce qui inquiète déjà les syndicats qui ont fait grève.
Reprendre les négociations. Pour ces derniers, il n'est pas question d'attendre l'été avant de reprendre les négociations sur la hausse des salaires, explique Grégoire Aplincourt, président du Syndicat des pilotes d'Air France. "Il est bien évident que nous attendons de la direction, même provisoire qu'elle s’atèle immédiatement à trouver une sortie de crise. Il n'est pas possible, il n'est pas envisageable d'attendre des mois et des mois avant de trouver une solution", martèle-t-il-t-il auprès d'Europe 1. "Si jamais il n'y avait pas une suite au niveau des négociations, la situation redeviendrait immédiatement conflictuelle", avertit le syndicaliste.
Une ambiance pesante chez les salariés. "Je suis angoissée, je n'ai pas envie de partir. C'est très difficile d'aller travailler dans ces conditions. On ne comprend pas que le dialogue soit aussi inexistant", confie, toujours au micro d'Europe 1, Caroline, hôtesse de l'air chez Air France depuis dix ans. C'est long et c'est dur pour le moral". Beaucoup admettent que l’ambiance est très mauvaise et les salariés divisés. Pour tenter de rassembler, Julien, un pilote, a créé un collectif qui a déjà été rejoint par 650 personnes en une semaine. "Le dialogue n'est actuellement pas possible entre les syndicats et la direction. Du coup, on veut se proposer, en termes de médiateurs, pour rouvrir le dialogue et produire des choses constructives", explique-t-il. Mais, preuve de la méfiance qui existe, certains soupçonnent la direction d’être aux manettes de ce collectif. D’autres soufflent, dépités, qu'il ne s'agit que d'un nouveau coup d’épée dans l’eau.
De nouveaux préavis de grève pourraient donc rapidement être déposés. La question sera de savoir si la mobilisation suivra. Lors des derniers jours de grève, les 7 et 8 mai, elle avait été suivie par moins de 15% des pilotes.