Air France devrait annoncer prochainement la suppression, sur la base du volontariat, de plusieurs milliers de postes, ont affirmé mercredi à l'AFP plusieurs sources syndicales. Ce plan est destiné à faire face à l'impact de la crise liée au coronavirus sur son activité.
En février, avant le confinement décidé en France face à l'épidémie de coronavirus, la direction avait présenté une gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences (GPEC) qui prévoyait la suppression - via des départs non remplacés - de 1.510 postes d'ici fin 2022, presque exclusivement au sein du personnel au sol.
15 à 20% des effectifs menacés
La crise sanitaire et l'arrêt brutal de son activité ont rebattu les cartes, amenant le groupe aérien à revoir cette GPEC. Une version actualisée doit être présentée aux organisations syndicales fin juin ou début juillet et prévoir des milliers de suppressions de postes à un horizon plus proche, selon plusieurs sources concordantes. Pour le personnel au sol, les suppressions de postes doivent passer par un plan de départs volontaires, ont indiqué plusieurs d'entre elles, confirmant des informations du journal Les Echos mercredi.
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Les pilotes et les PNC (hôtesses et stewards) négocient chacun de leur côté une rupture conventionnelle collective (RCC), un dispositif récent qui serait utilisé pour la première fois dans le groupe. Il présente pour l'employeur l'avantage de pouvoir réembaucher peu après en cas de reprise du transport aérien, contrairement au plan de départs volontaires. Selon Les Echos, "le plan de reconstruction d'Air France (…) devrait compter de 8.000 à 10.000 suppressions d'emplois, soit 15% à 20% des effectifs de groupe".
Des chiffres "à prendre avec des pincettes"
Beaucoup d'inconnues demeurent mais quelques chiffres, encore en discussion, commencent à sortir. "Pour l'instant, rien n'est confirmé", prévient Guillaume Schmid, vice-président du SNPL Air France-Transavia, majoritaire parmi les pilotes. "Côté pilotes d'Air France, on discute d'un dispositif de rupture conventionnelle collective" et de 400 postes supprimés, un chiffre "à prendre avec des pincettes" car la compagnie "doit conserver sa capacité de rebond", a-t-il déclaré. Fin 2019, le groupe Air France comptait 55.292 salariés en CDD et CDI.