Le nouveau patron d'Air France-KLM Benjamin Smith recevra jeudi prochain l'intersyndicale de la compagnie Air France "pour trouver une solution et sortir du conflit" sur les augmentations des salaires réclamées par les syndicats, a annoncé vendredi la CGT. Benjamin Smith, qui a pris ses fonctions lundi, "a rencontré plusieurs organisations syndicales cette semaine" et "s'est engagé à négocier avec l'intersyndicale la semaine prochaine", afin de "sortir du conflit que connaît Air France depuis février", indique la CGT dans un communiqué.
"Prête à repartir au combat". L'intersyndicale a mené quinze jours de grève entre le 22 février et le 8 mai pour réclamer des hausses salariales. Son objectif "n'a pas changé : obtenir un rattrapage (des) salaires pour rejoindre l'inflation" des "six dernières années", ajoute-t-on de même source. L'intersyndicale réclame ainsi une hausse générale des salaires de 5,1%, correspondant à l'inflation sur la période 2012-2017. "La proposition que fera Benjamin Smith la semaine prochaine sera déterminante sur la relance ou le solde du conflit", prévient la CGT, qui se dit "prête à repartir au combat". L'ex-numéro 2 d'Air Canada est arrivé à la tête d'Air France dans un contexte de fortes attentes après des mois de dialogue sur les salaires au point mort avec l'intersyndicale, composée d'organisations de pilotes (SNPL et Alter), d'hôtesses et de stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD).
Les critiques fusent. Depuis sa nomination le 16 août, après trois mois de recherche du candidat idéal, Benjamin Smith n'a pas été épargné par les critiques, notamment de l'intersyndicale qui avait rapidement fustigé la nomination "d'un dirigeant étranger". Et le salaire de 4,5 millions d'euros par an maximum du nouveau patron avait fait polémique, dans la sphère politique notamment. Le mouvement de grève de février à mai avait été suspendu après la démission du PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée à son initiative. À son arrivée lundi dernier, Benjamin Smith avait donné des gages de confiance aux salariés d'Air France-KLM en promettant d'investir 50% de sa rémunération fixe - soit 450.000 euros par an - dans le capital du groupe.